Les habitants des deux allées longeant les Parcelles assainies unité 5, 6 et 7, ceux de la cité Fadia et du village de Cambérène traînent des pathologies liées à la présence des eaux usées venant de l’émissaire de Cambérène vandalisée. Depuis un mois, des cas de diarrhées, de vomissements, d’infections respiratoires sont diagnostiqués au centre de santé de Cambérène.
Cela fait un mois que les populations riveraines des deux voies menant à Cambérène cohabitent avec des eaux nauséabondes. Y circuler relève, pour les véhicules, du parcours du combattant. Pour aller d’un côté à l’autre de la double voie, les habitants sont obligés de sautiller sur des pierres, sacs de sable. Les plus téméraires pataugent. Si ce n’était que ça ! Le bulletin sanitaire y est, en effet, alarmant. Les populations traînent diverses pathologies liées à la présence continue des eaux usées déversées par l’émissaire de Cambérène détruite. Médecin chef du centre de santé de Cambérène, le docteur Cheikh Sadibou Diop donne des statistiques. ‘Entre le 15 et 29 février dernier, dix-sept cas de diarrhées ont été diagnostiqués au centre surtout chez les enfants’, dit-il. Selon d’autres sources, le nombre est beaucoup plus important.
A côté, les habitants souffrent aussi de vomissement, de dermatoses, toux, entre autres maladies. Les plus exposées sont les populations longeant les flots de passage des eaux usées qui ruissellent et rentrent parfois dans les maisons. Selon le major du centre, ceux déjà observés viennent de la cité Fadia, des Parcelles assainies unité 5, 6 et 7 et du village de Cambérène. Pour ce dernier, il n’y a aucun doute que ces patients sont malades du fait de la présence continue de ces eaux polluées. ‘Depuis l’éclatement de l’émissaire, nous avons constaté une petite recrudescence des cas de gastroentérite aiguë notamment les diarrhées et vomissements ainsi que d’infections respiratoires’, indique le Dr Diop. Sans établir un lien formel avec la présence des eaux usées, le médecin-chef du centre de santé de Cambérène soutient qu’une famille entière a été hospitalisée parce que souffrant de pathologies gastro-entériques aiguës.
Le bulletin sanitaire risque de s’aggraver si l’Office national d’assainissement du Sénégal (Onas) ne met pas fin au ruissellement. Pour Diop, les eaux usées sont à l’origine d’une pollution et celle-ci peut avoir de graves conséquences sur la population si l’on ne prend pas garde par des dispositions sérieuses. ‘Qui dit pollution avec les enfants qui jouent dans la rue, les familles vivant dans la promiscuité ou les gens qui se saluent régulièrement avec la main, dit danger’, fait-il savoir. Selon lui, le gros problème qui peut survenir dans une telle situation est les cas de diarrhées cholériformes d’autant plus que cette pathologie est encore à nos frontières.
Il conseille aux habitants des deux allées qui mènent vers Cambérène, l’unité 5, 6 et 7 des Parcelles assainies et de Cambérène de respecter les soins de santé primaire à savoir le lavage à l’eau de javel, éviter d’avoir tout le temps les mains sales et de manger avec. Car, c’est la porte d’entrée de toutes les maladies. Il les invite aussi à laver les aliments qu’ils utilisent, notamment les légumes, à éviter de mettre la nourriture à la portée des enfants qui sont plus exposés, à empêcher ces derniers de jouer auprès des eaux, etc.
Le ruissellement de ces eaux usées depuis le rond-point Case-bi des Parcelles assainies fait suite à la vague de protestation enclenchée par des jeunes de Cambérène qui s’insurgent contre l’évacuation des eaux usées à partir de l’émissaire de Cambérène dont le déversoir donne sur la plage dudit village. Ils avaient alors vandalisé les tuyaux évacuant les eaux usées vers la mer du village layène, rendant impraticables les lieux depuis presque un mois.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion