L'extraction de sable engendrerait de véritables ennuis environnementaux aux populations. Son exploitation constitue un facteur de risques pour l'écosystème. En effet, après extraction, les carrières sont des réceptacles d'eaux pluviales et d'ordures. A Sandiara, précisément à Ndiouck Médine, sur une superficie de 18 hectares, des manœuvres s'activent à remplir les bennes de camions de sable. Nous sommes dans une carrière privée d'extraction de sable. La mairie y gagne un pourcentage de 5%. La carrière de Ndiouck Médine est la seule carrière fonctionnelle à Sandiara, parmi les quatre que compte la commune. Les carrières de Louly Beintegné (13 ha) et Louly Ngogome ont déjà reçu les coups de pelle des vendeurs de sable. Aujourd'hui, elles sont devenues des lieux de dépotoir d'ordures.
Le commerce de sable une activité lucrative
Troisième ressource la plus utilisée après l'air et l'eau, le sable est commercialisé pour répondre aux besoins en infrastructures, entre autres. En effet, le commerce de sable représente une activité très lucrative. Un camion de sable est vendu à 40.000 Fcfa. Trouvé sur la carrière de Ndiouck Médine, Vieux Sow est venu remplir son camion. Après s'être plaint de l'état défectueux de la route qui rend la circulation très difficile. Il déplore la cherté du prix du camion. "Nous vendons le camion à 40.000 FCfa. On paie 8.000 FCFa pour la main d'oeuvre, 7.000 FCfa pour les manœuvres, 2.000 pour la patente et 10.000 pour le gasoil. Au final, on se retrouve avec 13.000 FCfa comme bénéfice", chiffre Vieux Sow.
L'extraction du sable de mer ayant été interdite, ce sont les carrières qui sont de plus en plus exploitées. Le sable est une ressource non renouvelable, qui pourrait s'épuiser d'ici 2100. Son épuisement est un problème dont-on commence à parler, car il menace l'écosystème. Chaque jour, ce sont plus d'une quarantaine de camions de sable qui sont extraits au niveau de la carrière Ndiouck Médine. Les conséquences de cette surexploitation commencent à apparaître au jour le jour. Et ce sont les populations qui sont victimes de ce phénomène. D'ailleurs, elles commencent à vivre avec la hantise de voir leurs habitations dévastées du jour au lendemain par les eaux pluviales.
La carrière de Tattaguine prise par les eaux pluviales
À Tattaguine, les conséquences de l'extraction du sable sont visibles et demeurent un vrai cauchemar pour les populations en saison hivernale. Les dernières pluies avaient d'ailleurs coupé la route nationale. Fermé en 2012 par le gouverneur, aujourd'hui, les traces de la furie des eaux sont encore visibles : des kilomètres de terre sont avalées depuis déjà des années par l'eau de pluie. "On avait constaté une dégradation continue et abusive et ça a créé des dégâts au niveau des champs et des périmètres voisins", explique le sous-préfet de Tattaguine, Diockel Ngor Ngom.
Ainsi, avec cette activité, c'est tout leur mode de vie qui est remis en cause. Sur place, les populations semblent résignées à vivre avec le phénomène. La plateforme d'Alerte sur le Péril Environnemental (Papes) donne le signal d'alarme. D'après les experts, quand on extrait le sable, le fait de creuser diminue la résistance de l'écosystème. Dr René Massiga Diouf, président du Papes dresse une situation alarmante sur les conséquences. "Le fléau est en train de prendre des proportions inquiétantes. Ça entraîne des conséquences très dommageables pour l'environnement. Les populations n'arrivent pas à jouir de leur terroir. Du point de vue protection environnementale, l'écosystème est carrément détruit. Ça pose un problème sur l'avenir de nos terroirs", indique Dr Diouf. Le Papes invite à une réorganisation du secteur à travers des mesures urgentes conservatoires afin d'anticiper sur certains risques environnementaux.
Agir vite
"Au regard de l'urgence il faut agir vite. On a constaté une dégradation du couvert végétal. Entre autres dégâts, il y a la morbidité, les pertes de vies animales. Les populations environnantes quittent leur terre parce qu'il y a des conséquences directes qui les affectent", assure l'environnementaliste Molo Hary Diop, expert en décentralisation et spécialiste du Projet programme développement (PPD).
Selon Dr René Massiga Diouf, les solutions ne manquent pas. "Ce qui manque, ce ne sont pas les textes. L'État a pris un certain nombre de dispositions législatives pour encadrer ce qui se fait dans des carrières. Malheureusement, on se rend compte que ces textes ne sont pas respectés comme il le faut". De ce fait, il invite à l'application de la loi, comme on l'a fait avec l'extraction du sable marin sur les côtes. Mieux, "il faut une éducation environnementale au niveau des écoles", dit-il.
Pour l'environnementaliste, les carrières c'est pas une fin en soi, ni une contrainte. "Ça devrait être au contraire des initiatives qui doivent améliorer les conditions de vie des populations, leur permettre d'avoir des revenus additionnels", soutient Molo Hary Diop.
Il se désole par contre du fait que les industries, après exploitation, ne se soucient plus du devenir des populations. "Il faut réfléchir sur des mesures d'accompagnement à même de pouvoir permettre aux populations d'exploiter leurs terres et avoir des revenus. L'État peut à partir de ce site mettre des bassins de rétention". Ainsi, le Papes a émis le souhait de voir l'État développer sur le site une activité d'aquaculture. Ceci permettrait de régler trois objectifs. Notamment, l'approvisionnement en poisson, de régler la question environnementale et fournir un emploi aux populations.
Commentaires (2)
l'africain ne fait rien mais detruit tout on est pire que les rats
le Sénégal achève le plus grand parc éolien d’Afrique de l’Ouest
Ces 46 éoliennes de 117 mètres de haut construites au bord de l’Atlantique devraient fournir 2 millions de personnes en électricité
Au bout de la route, d’immenses mâts blancs. C’est Taïba Ndiaye, le plus grand parc éolien d’Afrique de l’Ouest. Bientôt, ses 46 éoliennes seront au complet, prêtes à injecter 15 % d’énergie supplémentaire dans le réseau électrique du pays. Et, dès juin 2020, ce projet phare de 200 milliards de francs CFA (342 millions d’euros) fournira 158 mégawatts.
Premier projet éolien à échelle industrielle du Sénégal, Taïba Ndiaye confirme l’ambition du Sénégal de se positionner en plate-forme régionale des énergies vertes. Depuis son élection en 2012, le président Macky Sall a déjà inauguré quatre centrales solaires, dont la plus grande de la sous-région. A terme, les énergies renouvelables devraient composer 30 % du mix énergétique du pays, et Taïba Ndiaye en fournira la moitié.
Mais « il aura fallu dix ans pour convaincre », se souvient Yassine Majdallah, directeur de la centrale de Taïba Ndiaye. En 2007, une petite équipe de promoteurs franco-sénégalais découvre le potentiel de la région côtière de Thiès (à 86 km au nord de Dakar), balayée par l’harmattan et les vents atlantiques. Leur vitesse, entre 8 et 20 mètres par seconde (m/s), est idéale pour la production d’énergie. Alors, rapidement, sept hectares de champs de manioc, de maïs et d’arachide sont négociés avec les populations afin d’y implanter les turbines. En 2016, Lekela, une société spécialisée dans l’éolien, qui a déjà bâti des parcs similaires en Afrique du Sud, en Egypte et au Ghana, signe un contrat d’achat d’énergie avec la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec).
Sous les mâts d’acier de 117 mètres de haut, les ouvriers de l’entreprise danoise Vestas fixent les dernières pales, « parmi les plus grandes et les plus performantes du monde », assure Yassine Majdallah. Seize d’entre elles tournent depuis début décembre 2019, produisant chacune 3,45 MW. « Elles sont automatisées, pivotent leur nacelle afin d’obtenir la meilleure inclinaison par rapport au vent et s’arrêtent s’il dépasse 21 m/s, poursuit-il, rappelant au passage que, « contrairement à l’énergie thermique, l’éolien n’exige pas de surveillance humaine permanente ».
Les turbines, qui tourneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre, devraient fournir deux millions de personnes. Aujourd’hui encore, 45 % des 16 millions de Sénégalais n’ont pas accès à l’électricité – une proportion qui grimpe à 60 % dans les campagnes. Mais pas ici, bien sûr, où, sur les 35 villages du parc, « presque tous sont électrifiés, relève Abdou Gueye, agriculteur. Ça a changé nos vies. On a l’éclairage le soir, la ventilation l’été, le téléphone pour joindre la famille et la télévision pour s’informer. Il ne me manque qu’un frigo, que ma bourse de retraité ne peut pas payer ».
Les turbines, qui tourneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre, devraient fournir deux millions de personnes. Aujourd’hui encore, 45 % des 16 millions de Sénégalais n’ont pas accès à l’électricité – une proportion qui grimpe à 60 % dans les campagnes. Mais pas ici, bien sûr, où, sur les 35 villages du parc, « presque tous sont électrifiés, relève Abdou Gueye, agriculteur. Ça a changé nos vies. On a l’éclairage le soir, la ventilation l’été, le téléphone pour joindre la famille et la télévision pour s’informer. Il ne me manque qu’un frigo, que ma bourse de retraité ne peut pas payer ».
le gros lard se garde bien ainsi que la Senelec d'en informer les futurs bénéficiaires
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le Sénégal achève le plus grand parc éolien d’Afrique de l’Ouest
Ces 46 éoliennes de 117 mètres de haut construites au bord de l’Atlantique devraient fournir 2 millions de personnes en électricité
Au bout de la route, d’immenses mâts blancs. C’est Taïba Ndiaye, le plus grand parc éolien d’Afrique de l’Ouest. Bientôt, ses 46 éoliennes seront au complet, prêtes à injecter 15 % d’énergie supplémentaire dans le réseau électrique du pays. Et, dès juin 2020, ce projet phare de 200 milliards de francs CFA (342 millions d’euros) fournira 158 mégawatts.
Premier projet éolien à échelle industrielle du Sénégal, Taïba Ndiaye confirme l’ambition du Sénégal de se positionner en plate-forme régionale des énergies vertes. Depuis son élection en 2012, le président Macky Sall a déjà inauguré quatre centrales solaires, dont la plus grande de la sous-région. A terme, les énergies renouvelables devraient composer 30 % du mix énergétique du pays, et Taïba Ndiaye en fournira la moitié.
Mais « il aura fallu dix ans pour convaincre », se souvient Yassine Majdallah, directeur de la centrale de Taïba Ndiaye. En 2007, une petite équipe de promoteurs franco-sénégalais découvre le potentiel de la région côtière de Thiès (à 86 km au nord de Dakar), balayée par l’harmattan et les vents atlantiques. Leur vitesse, entre 8 et 20 mètres par seconde (m/s), est idéale pour la production d’énergie. Alors, rapidement, sept hectares de champs de manioc, de maïs et d’arachide sont négociés avec les populations afin d’y implanter les turbines. En 2016, Lekela, une société spécialisée dans l’éolien, qui a déjà bâti des parcs similaires en Afrique du Sud, en Egypte et au Ghana, signe un contrat d’achat d’énergie avec la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec).
Sous les mâts d’acier de 117 mètres de haut, les ouvriers de l’entreprise danoise Vestas fixent les dernières pales, « parmi les plus grandes et les plus performantes du monde », assure Yassine Majdallah. Seize d’entre elles tournent depuis début décembre 2019, produisant chacune 3,45 MW. « Elles sont automatisées, pivotent leur nacelle afin d’obtenir la meilleure inclinaison par rapport au vent et s’arrêtent s’il dépasse 21 m/s, poursuit-il, rappelant au passage que, « contrairement à l’énergie thermique, l’éolien n’exige pas de surveillance humaine permanente ».
Les turbines, qui tourneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre, devraient fournir deux millions de personnes. Aujourd’hui encore, 45 % des 16 millions de Sénégalais n’ont pas accès à l’électricité – une proportion qui grimpe à 60 % dans les campagnes. Mais pas ici, bien sûr, où, sur les 35 villages du parc, « presque tous sont électrifiés, relève Abdou Gueye, agriculteur. Ça a changé nos vies. On a l’éclairage le soir, la ventilation l’été, le téléphone pour joindre la famille et la télévision pour s’informer. Il ne me manque qu’un frigo, que ma bourse de retraité ne peut pas payer ».
Les turbines, qui tourneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre, devraient fournir deux millions de personnes. Aujourd’hui encore, 45 % des 16 millions de Sénégalais n’ont pas accès à l’électricité – une proportion qui grimpe à 60 % dans les campagnes. Mais pas ici, bien sûr, où, sur les 35 villages du parc, « presque tous sont électrifiés, relève Abdou Gueye, agriculteur. Ça a changé nos vies. On a l’éclairage le soir, la ventilation l’été, le téléphone pour joindre la famille et la télévision pour s’informer. Il ne me manque qu’un frigo, que ma bourse de retraité ne peut pas payer ».
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