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Gigolos, un phénomène qui prend de l’ampleur au Sénégal

Auteur: Lesenegalais.net

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Au Sénégal, la «profession» de gigolo est en train de gagner du terrain et d’entrer dans les mœurs sans pour autant choquer. Il est bien vrai que la pratique reste circonscrite dans l’ombre. Cependant, la cupidité et la quête effrénée de biens matériels ont fini par faire disparaître tous scrupules chez certains jeunes garçons. Les principes sont rangés au placard et la fin semble justifier les moyens pour ces nouveaux esthètes d’un genre bien particulier. Ne comptant que sur leur corps, pour vivre, ils sont prêts à toutes les compromissions pour réaliser l’hypothétique rêve d’un Eden sur terre.

 Malgré les risques et l’inconfort moral d’une telle situation, ces jeunes ne se gênent pas pour vivre pleinement cette condition de «rentier» entretenu aux frais de la princesse en échange d’un esclavage sexuel qui ne dit pas son nom. Taillables et corvéables à merci, ces excentriques disciples d’Apollon sont de plus en plus nombreux au Sénégal.Au début, ils avaient jeté leur dévolu sur les touristes européennes d’un certain âge.

 Ils étaient beaucoup plus présents au niveau de certains réceptifs hôteliers et se prévalaient pompeusement du titre de «Guide Touristique». Souvent payés au prix forts, ils se multipliaient par quatre pour satisfaire la libido débridée de vieilles pouliches en chaleur et désireuses de retrouver de nouvelles sensations aux bras de partenaires plus jeunes et performants. Reconnaissables entre mille, ces nouveaux messies avaient le corps bien «bodybuildés» et les dreadlocks au vent, ils passaient leur temps à chercher la proie rare. 

Caucasiennes et le portefeuille bien garni, ces partenaires de circonstance étaient le plus souvent repérées dès leur arrivée au Sénégal. Par la suite, le phénomène a pris des proportions plus importantes et il a fini par se généraliser. Autant les filles étaient à la recherche d’un mari européen riche et généreux autant les garçons étaient à la poursuite d’une européenne défraîchie à la recherche de sensations fortes.

Le contrat tacite qui liait ces deux êtres prenait régulièrement fin au terme des vacances de la touriste du sexe. Pourtant, même au niveau de la société, certains pensent que ce phénomène résulte essentiellement de la pauvreté effarante qui a fini par gagner la plupart des pays africains. Ces jeunes en manque de repères éprouvent souvent le besoin de s’éclater, de s’habiller et de croquer la vie à plein dent car après tout, il faut bien que jeunesse se fasse. Sans sources de revenus régulières et confrontés à la dure conjoncture, ils finissent par tomber dans la facilité en choisissant de devenir gigolo. Résignés et conscients des risques de se faire piéger dans l’engrenage de l’argent facile, ils plongent sans hésiter. Ce qui est plus choquant dans cette histoire, c’est qu’il s’agit bien d’un contrat. Devant ces femmes qui manquent d’affection et de chaleur sexuelle, ces étalons consentants n’hésitent pas à respecter tous les termes de ce deal répugnant.Salif, qui a eu à vivre cette amère expérience nous livre son point de vue.

 «Il faut dire qu’il existe beaucoup de jeunes désœuvrés et sans le moindre sou qui n’hésitent pas à se vendre pour sortir de la misère ambiante et de la promiscuité. J’ai eu à jouer le rôle de gigolo mais je n’en garde pas un bon souvenir. Non seulement, j’étais exhibé à tout va comme un trophée de guerre mais ma «copine» qui avait l’âge de ma mère exigeait d’être récompensée en nature et au prix fort. 

Elle était insatiable et voulait que je satisfasse ses moindres lubies sur le plan sexuel. Il est vrai qu’elle était plus que généreuse mais au vu de ce qu’elle exigeait de moi, j’ai vraiment peur et honte de moi. Au finish, je ne pouvais plus supporter cette pression mais comme il fallait assumer, j’ai tout accepté sans broncher. C’est seulement à la fin de son séjour de trois semaines que j’ai fait une auto-critique et que j’ai juré de ne plus jamais replonger».

 Cependant, il faut convenir qu’une nouvelle donne est à prendre en compte parce que les sénégalaises aussi se sont mises à la chasse aux jeunes males. Pour la plupart, ces commerçantes et chefs d’entreprise d’un âge respectable sont seules et éprouvent toujours le besoin de vivre pleinement une sexualité toujours active sans pour autant choquer. Elles sont discrètes et vivent dans des maisons cossues. 

Elles jettent souvent leur dévolu sur des jeunes à la force de l’âge et dans la plus grande discrétion.M. est un étudiant qui a eu à vivre une aventure avec ces «Driankés» en manque d’affection et qui sont bien assises financièrement. «Je dois dire que c’est à la suite d’une pure coïncidence que j’ai connu une dame âgée d’une quarantaine d’années et qui possédait encore un charme certain. Elle a eu à me prendre en auto stop dans sa rutilante voiture. 

Divorcée et à la tête d’un véritable empire financier, elle a bien manœuvré pour me faire tomber dans son piège. Hardie et expérimentée, elle n’a eu aucun mal à me convaincre de lui servir de partenaire. Je dois dire qu’elle était généreuse et ma vie a radicalement changée. Du jour au lendemain, j’ai connu un changement essentiel dans ma vie. 

Ma «bienfaitrice» ne lésinait pas sur les moyens et elle satisfaisait, sans broncher à, tous mes caprices. Cependant, notre relation qui a duré plus d’une année a cessé le jour ou j’ai fait la connaissance de sa fille qui avait pratiquement le même âge que moi. J’ai eu un cas de conscience et je me suis échappée de ses griffes après moult péripéties. C’est pour vous dire que ce sont des situations sans issues car après tout, nous sommes des êtres humains et nous sommes obligés de vivre comme tels. Je lance un appel à mes «camarades qui se font entretenir que c’est vraiment terrible de se livrer à cette forme éhontée de prostitution.»

Saly un Lupanar à ciel ouvert 

A Saly s’il ya bien un «commerce» qui marche, c’est bien celui de la chair.

 Dans cette station balnéaire située à quelques encablures de Mbour, la chasse aux touristes est le sport le plus pratiqué. Sans vergogne ni retenue, les garçons comme les filles rêvent toujours d’alpaguer un touriste en quête de sensations fortes. Le phénomène a tellement pris de l’ampleur que certains jeunes de la localité ont entamé des démarches pour entreprendre une campagne de sensibilisation sur cette terrible pratique.A. S. que nous avons rencontré est un jeune qui habite Mbour mais qui a fini par établir ses pénates à Saly. Sans sourciller, il avoue qu’il n’a qu’une seule ambition, c’est de trouver une touriste assez riche pour se marier avec elle et sortir du Sénégal.

 «Il ne faut pas se voiler la face, ici à Mbour beaucoup de jeunes ne songent qu’à s’envoler vers l’Europe. Pour ce faire, ils ne cherchent pas trop loin. Ici à Saly, les toubabs sont fréquents et nombreux. Pourtant, je dois reconnaître que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Il est devenu rare de voir une touriste seule et en quête de bel étalon. Elles viennent le plus souvent en groupe et en plus il y a la crise qui est passée par là. Il est devenu plus difficile de rencontrer l’oiseau rare. 

Je suis conscient qu’il faut bien essayer de trouver du travail pour s’en sortir dignement mais comme je ne dispose d’aucune qualification, j’utilise mon corps pour réaliser mon rêve» a essayé de se justifier notre interlocuteur.Ces cas illustrent parfaitement l’ampleur du phénomène que le bon sens, la morale et la religion réprouvent. Si tant est qu’il y ait un besoin de le rappeler, ces pratiques n’honorent nullement leurs auteurs. 

La société sénégalaise est confrontée certes à une crise multidimensionnelle et les repères ont tendance à disparaître mais celle-ci ne devrait pas nous réduire «hypothéquer» notre au diable. La crise économique et la recherche de l’argent facile ont fini par faire voler en éclats tous les verrous qui jadis servaient de garde-fous. Il urge de revenir à certaines de nos valeurs et surtout de procéder à une sérieuse introspection, histoire de chasser ces démons qui risquent de faire voler en éclats notre équilibre sociétal. L’heure est grave et il faut changer de cap avant qu’il ne soit trop tard. A bon entendeur…

Auteur: Lesenegalais.net
Publié le: Jeudi 06 Octobre 2011

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