À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées (3 décembre), plusieurs voix se sont élevées au Sénégal pour dénoncer les réalités quotidiennes et les obstacles qui entravent l’accès des personnes handicapées à leurs droits fondamentaux. Au côté des ONG, des associations et du ministère de la famille et des solidarités, ce plaidoyer a mis l’accent sur le besoin urgent de rompre l’isolement et de renforcer la protection.

Isolement, préjugés et manque de services

Les intervenants ont souligné que les personnes handicapées, particulièrement les jeunes filles, sont confrontées à un manque criant d’espaces sûrs, de moyens de signalement et de centres d’accueil spécialisés. Les difficultés sont multiples : barrières de communication (manque de braille, langue des signes), pénurie de personnel qualifié, ressources financières limitées.

Ces obstacles sont aggravés par la perception négative de la société sénégalaise, qui les considère parfois comme moins compétentes, accentuant ainsi le sentiment d’exclusion.

Engagement politique et urgence de l'accessibilité

Le ministre de la Famille, Maïmouna Dieye, a rappelé l’importance de la loi du 10 janvier 2020, qui protège les femmes et jeunes filles handicapées. Elle a insisté sur l’urgence de développer des supports accessibles (braille, langue des signes, audio) afin de garantir l’accès à l’information et aux dispositifs de protection.

De son côté, le maire de Ouakam, Abdoul Aziz Gueye, a déclaré que « L’accessibilité est un droit ». Affirmant son engagement, il a promis de faire de Ouakam un laboratoire d’inclusion, d’accélérer l’accessibilité des infrastructures publiques et de multiplier les campagnes de sensibilisation dans les écoles et quartiers. Il a salué le travail de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées et de l’AFO, qu’il a décrits comme « des sentinelles des droits ».

Le président de la Fédération a insisté sur la nécessité de collaborer directement avec les personnes handicapées. « On ne peut pas construire l’inclusion sans écouter ceux qui vivent le handicap au quotidien ». Il a appelé à renforcer les partenariats et à impliquer systématiquement les organisations spécialisées dans l’élaboration des politiques publiques.

Toutes les interventions ont convergé vers le même principe : ne laisser personne de côté. Pour bâtir un Sénégal inclusif, les acteurs appellent à garantir l’accessibilité, adapter les services de protection, et transformer la sensibilisation en actions concrètes.