Imam Khomeiny et Cheikh Ahmadou Bamba se rassemblent tant de similitudes sur beaucoup de points. En s’appuyant sur leur filiation avec le Prophète Mouhamed (pslf), de l’admiration qu’ils éprouvaient pour Lui et à sa descendance. En bons petits fils du prophète, Cheikh Ahmadou Bamba était surnommé « khadimou Rassoul » et que Imam Khomeiny était un chiite c'est-à-dire qu’il accordait une importance capitale à la famille du Prophète. Ils n’avaient qu’un seul objectif dans leur vie, répandre l’enseignement islamique et les valeurs musulmanes. C’est dans ce sillage que tous deux ont écris des poésies sur ce noble Prophète et sur sa famille. Ils ont eu comme professeurs de grands érudits musulmans. Raison de leur sagesse spirituelle traduisant leurs nombreuses publications fécondes et diversifiées touchant toutes les branches des sciences islamiques. Ils maitrisaient parfaitement la langue et la littérature arabe et accordaient une importance capitale à la purification du corps et de l’âme. L’un à combattu la colonisation française au Sénégal et l’autre l’impérialisme occidental en Iran. Ce qui leur a fait connaitre beaucoup d’exil, stratégie que leurs ennemis employés juste pour limiter leur influence sur leur population respective. Malheureusement, le nombre de leurs adeptes et sympathisants augmentaient considérablement durant leur exil. Egalement, ils étaient des hommes très modestes et défendaient toute la couche sociale démunie en accordant beaucoup de respect aux autres religions. Ils vivaient dans une modestie absolue cause pour laquelle ils n’ont laissé aucune richesse matérielle à leur mort. 

*Des petits fils du Prophète Mohammed (pslf)

Cheikh Ahmadou Bamba comme l’Ayatollah Imam Khomeyni sont des descendants du Prophète Mohamed (pslf). Pour le premier de par sa filiation  avec Fatimah Zahra Aleyhi Salam (fille bien aimée du Prophète) et pour le second son turban noir indique qu’il est un seyyed, c'est-à-dire un des nombreux descendants du Prophète de l’Islam en l’occurrence par le biais de l’Imam Musa al-Kazim (7^ème Imam Chiite-Gens de la famille du Prophète).

*théologiens  de premier plan et exégètes de  renommé des textes fondateurs de l’islam

-Cheikh Ahmadou Bamba, Fondateur du Mouridisme :

De son vrai nom Mouhamad ben Habîballâh, Cheikh Ahmadou Bamba naquit en 1855 de notre ère ou l’an 1272 de l’Hégire à Mbacké, dans le Baol, une localité située au Sénégal. Ses parents ont très tôt découvert en lui une perfection innée qui s’est traduite par des attitudes et habitudes de piété, de bonne conduite morale, de dévotion, de solitude, de méditation et un comportement exécrant l’amusement, l’indécence et le péché. Partout où il passa durant son cursus, après avoir parfaitement assimilé le coran, que ce soit pour l’acquisition des sciences religieuses ou instrumentales comme la grammaire, la prosodie, la rhétorique, etc., on lui reconnut unanimement une Perfection Spirituelle qui ne pouvait que résulter d’une lumière provenant de DIEU. Jusqu’à l’an 1300 H. (1882), Il assurait l’enseignement auprès de son père et sa carrure intellectuelle lui avait permis, dans le cadre des fonctions que celui-ci lui confiait, d’écrire dans certains domaines des Sciences Religieuses et Instrumentales pour les rendre plus accessibles. On compte parmi ses œuvres : Le " Jawharu-n-Nafîs " (le Joyau Précieux) qui est une versification du traité de jurisprudence de Al Akhdari, Le " Mawâhibul Quddûs " (les Dons du TRES-SAINT) qui est une reprise versifiée de l’ouvrage de théologie de l’Imâm As-Sanusi intitulé "Ummul Barâhin" (la Source des Preuves), Le "Jadhbatu-ç-çighâr" (L’Attirance des Adolescents) qui est un ouvrage traitant particulièrement des articles de la foi, le " Mulayyinuç- cudûr "(L’Adoucissement des cœurs ) qui reprend en versification le " Bidâyal Hidâya " (le Commencement de la Bonne Direction ) de l’Imâm Al Ghazâlî ; Le Cheikh reprendra par la suite ce poème sous le titre de "Munawwiru-ç-cudûr" (l’Illumination des cœurs). C’est un ouvrage qui traite du perfectionnement spirituel. Plus tard, il composera bien d’autres ouvrages dans les domaines de la Jurisprudence, de la Théologie, du Soufisme, de la bonne éducation et dans d’autres branches comme la grammaire.

-L’Ayatollah Khomeiny (1902-1989), fondateur de la République Islamique d’Iran :

De son vrai nom Ruhollah Al-Moussawi Al-Khomeiny naît le 24 septembre 1902 dans une famille d’intellectuels à Khomein, un village situé près de Téhéran. Son père, Seyyed Moustafa Al-Moussawi, qui est compté parmi les grands oulémas de son époque, meurt six mois après la naissance de Ruhollah. L’enfant est ainsi élevé par sa mère et sa tante, mais celles-ci décèdent alors que Ruhollah n’est âgé que de 15 ans.

Comme son père, après avoir terminé ses études de théologie, Khomeiny fait une carrière académique d’expert en théologie. En 1927, il enseigne à Qom. Il est ensuite nommé Ayatollah (titre donné aux membres du haut clergé chiite) dans les années 1950. Il fut à l’origine de la Révolution Islamique de 1979 qui renversa le Shah Mohammad Réza Pahlavi.  L’Imam Khomeiny est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages répartis dans les différentes branches des sciences islamiques notamment ‘’La Révolution Islamique’’, ‘’les Principes Politiques, Philosophiques, Sociaux et Religieux’’, ‘’la voie de l’Amour’’ (poèmes spirituels).

*De fervents défenseurs des valeurs et éthiques religieuses face aux idéaux dominateurs de l’Occident 

-Cheikh Ahmadou Bamba s’oppose à la colonisation occidentale :

Devant les projets de christianisation ou de civilisation des colonisateurs occidentaux, Cheikh Ahmadou Bamba opposa une résistance pacifique à l’aide des enseignements du coran et de la sunna du Prophète. « Je n’ai point fondé une confrérie (TARÎQA), j’ai plutôt trouvé la voie qu’avait scrupuleusement suivie le Prophète et ses compagnons entièrement flétrie, je l’ai défrichée le plus proprement, je l’ai également rénovée dans toute son originalité et lancé l’appel suivant : Tout pèlerin qui désire partir peut venir voici la voie réhabilitée : cette voie est celle du pacte d’allégeance » dixit : Cheikh Ahmadou Bamba. Ainsi, dès 1884, il avait réussi à regrouper autour de lui un nombre grandissant d'adeptes. L'augmentation rapide de ceux-ci suscita les soupçons des autorités coloniales qui craignirent que le marabout ne fût tenté de recourir au Jihad. C'est pourquoi celui-ci fut arrêté et déporté au Gabon de 1895 à 1902, puis en Mauritanie de 1903 à 1907, puis placé en résidence surveillée d'abord au village de Thièene dans le Djiolof de 1907 à 1912, puis à Diourbel jusqu'à sa mort. Mais le mouridisme se développa de façon exponentielle plus particulièrement dans les provinces du Cayor et du Baol, aujourd'hui régions à cheval des provinces de Kaolack, Djourbel, Thiès et Fatick. 

-Imam Khomeiny  s’oppose à l’impérialisme occidental:

En 1953, une opération militaire menée par la CIA (opération AJAX) renverse le régime de Mohammad Mossadegh et permet au Shah d’Iran Mohammad Réza Pahlavi de remonter sur le trône malgré l’opposition du peuple. Un climat d’insécurité et d’oppression s’installe. Khomeiny s’engage ainsi dans l’opposition au régime dictatorial de Mohammad Réza. Il dénonce la « révolution blanche » qui désigne l’ensemble des réformes menées par le Shah en vue d’occidentaliser la société iranienne, en dehors de toute règle et précepte islamique. En 1962, Imam Khomeiny proteste ouvertement contre la torture et les emprisonnements dictés par le Shah, dont le régime est vu comme garant des intérêts des Etats-Unis. Le 3 juin 1963, Khomeiny fait un discours historique contre la subordination du Shah aux pouvoirs étrangers et dénonce son soutien à Israël. L’arrestation immédiate de l’Ayatollah s’en suive et d’importantes manifestations populaires naissent. Celui-ci sera rapidement libéré par le Gouvernement devenu conscient de son influence.

En 1964, l’Ayatollah Khomeiny est expulsé d’Iran. Il part d’abord en Turquie, puis en Irak, à Nadjaf, à Kerbala avant de s’installer vers 1978 à Neauphle-le-Château en France.

Exilé, il systématise sa pensée autour d’une conviction selon laquelle la monarchie dictatoriale pro-occidentale de Shah n’est pas un modèle adéquat pour l’Iran. Selon lui, c’est aux oulémas, héritiers du prophète, que revient l’autorité religieuse et politique. Aux dignitaires religieux est reconnu le pouvoir de désigner le plus savant d’entre eux pour centraliser l’autorité. A la fin de l’année 1978, des manifestations violentes faisant plusieurs milliers de victimes poussent le Shah à abdiquer et s’est réfugié vers l’Egypte le 16 janvier 1979. Le 1er février 1979, Khomeiny revient de manière triomphale à Téhéran après 14 ans d’exil. Le 11 février, il est désigné  en tant que Guide suprême (Rahbar en Persan) ou Guide de la Révolution Islamique. Les 30 et 31 mars la République Islamique est instituée par référendum et au 2 décembre par le même procédé, une constitution est adoptée. L’Iran instaure ainsi un système institutionnel très singulier: une République unique au monde avec un mélange de principes théocratiques et démocratiques (Président et Députés élus au suffrage universel).

Tous les symboles du capitalisme américain et de la modernité à l’occidental se voient ainsi proscrits au profit d’une République basée sur l’éthique et la morale islamique.

*Des héritages féconds

Plus de 35 ans après sa mort, la dimension emblématique et visionnaire d’Imam Khomeiny, son charisme, sa grande sagesse spirituelle, son humilité, son esprit d’innovateur et de sacrifice restent toujours d’actualité. Depuis, l’Iran a fait des progrès  remarquables. Il faut regarder son importance actuelle dans le monde, mesurer son poids diplomatique, militaire, défensif et son influence régionale, les acquis démocratiques, scientifiques et techniques. C’est avec la Révolution Islamique que la République est instaurée en Iran après des siècles de régime royal. Elle est maintenant politiquement performante avec des alternances qui se passent sans problème. Mais encore le niveau de vie des populations s’est amélioré considérablement. De même dans le domaine des sciences nouvelles comme la Nano technologie, elle est parvenue à lancer son propre satellite, à pratiquer le clonage et à enrichir l’uranium…

Pour ce qui est de l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba, nul besoin de témoigner sa richesse spirituelle et son impact bénéfique sur le monde entier et sur la société sénégalaise en particulier. La célébration annuelle du grand Magal de Touba en l’honneur de Cheikh Ahmadou Bamba en est une belle illustration. Aujourd’hui encore, les autorités mourides ont une grande influence sur la vie des sénégalais. Elles sont avant tout des stabilisatrices de la société. L’importance qu’il accorde au travail et à la productivité fait aussi de Touba la deuxième plus grande ville économique du Sénégal. 

Son Excellence Monsieur Hassan ALIBAKHSHI, Ambassadeur de la République islamique d’Iran.