Le prix élevé du "mal de vivre" le long des canaux de Dakar et Rufisque
La dégradation du cadre de vie urbain, particulièrement marquée par la présence de canaux à ciel ouvert recueillant les eaux usées, atteint un point de rupture dans la capitale et des villes comme Rufisque. Tandis que les populations se mobilisent à travers des comités de gestion de quartier, l'ampleur du problème d'assainissement dépasse largement les capacités d'action citoyenne, renvoyant l'urgence à la puissance publique.
Selon une analyse publiée dans le magazine Environnement Afrique, le montant des dommages environnementaux et sanitaires créés par ces fossés est alarmant.
L'enjeu majeur est la santé publique. La proximité des eaux usées constitue un terreau fertile pour diverses maladies. Il est amplement reconnu que ces eaux peuvent engendrer des maladies à transmission fécale-orale (notamment la diarrhée, la typhoïde, les hépatites et le choléra), ainsi que des affections liées à un vecteur (le paludisme et la filariose).
Les populations riveraines, interrogées dans le cadre de cette enquête, expriment leur calvaire au quotidien. Les plaintes les plus citées concernent :
La prolifération des moustiques et insectes : cette situation est directement liée à une pandémie des cas de paludisme, alourdissant les charges médicales des ménages déjà fragilisés.
Les mauvaises odeurs persistantes : Elles polluent l'air, entraînant un "mal de vivre permanent" et des risques sanitaires constants.
Le danger pour les enfants : Les risques physiques pour les jeunes enfants, qui mesurent difficilement le danger dans leurs activités de socialisation quotidiennes, sont jugés inacceptables.
L'assainissement d'une ville – qui est le processus de collecte et de traitement des eaux usées (toilettes, pluies, drainage) via des stations d'épuration – est au cœur des difficultés de gestion de la plupart des capitales africaines.
Environnement Afrique souligne que le manque de moyens et l'urbanisation sauvage ont élevé la problématique à un niveau de complexité très difficile à solutionner. Les comités de quartier, dont les actions sont souvent ponctuelles et limitées dans le temps, s'avouent impuissants face à ces ouvrages permanents et structurels.
Comportements à risque : un cercle vicieux
La situation est aggravée par l'usage que font les populations de ces canaux. Souvent excédées par ces conditions et par la mauvaise gestion des ordures ménagères (ramassage irrégulier), les riverains ont tendance à utiliser les fossés pour y déverser leurs propres ordures.
Ce déversement — notamment de déchets plastiques et solides — obstrue l'évacuation de l'eau, créant des eaux stagnantes qui sont encore plus dangereuses pour la santé. L'article note que ce comportement des populations entraîne de graves conséquences dont elles sont, paradoxalement, les principales victimes.
Si l'abondance des règlements sanitaires, décrets parlementaires et municipaux passés prouve que les édiles ne sont pas restés indifférents à l'hygiène de la cité, des manquements existent quelque part pour expliquer la situation actuelle.
Les personnes interrogées exigent la mise en œuvre d'un meilleur système d'assainissement. L'État sénégalais se voit ainsi adresser un appel à hiérarchiser l'urgence et à adopter un plan d'assainissement pour toutes les grandes villes, mobilisant des moyens physiques, institutionnels et sociaux pour une évacuation efficiente des eaux usées, minimisant enfin l'impact sur le cadre de vie et la santé.
Avec Environnement Afrique
Commentaires (7)
Les populations souffrent tellement.
Les eaux usées sont la cause de nombreuses maladies.
L’état doit agir rapidement.
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