Marsassoum sous menace : La disparition de la mangrove provoque l'effondrement de la pêche et de la riziculture
La ville de Marsassoum, dans la région de Sédhiou, est confrontée à un désastre écologique et socioéconomique majeur : la disparition silencieuse de la mangrove. Cet écosystème vital, autrefois un bouclier naturel et une nurserie pour l'océan, s'amenuise à un rythme alarmant, laissant derrière lui de graves conséquences pour la vie locale.
Les causes de cette crise environnementale sont multiples, allant des coupes illégales de bois (pour le combustible et le charbon de commerce) à la salinisation accrue des terres. Les changements climatiques aggravent la situation, avec des sécheresses plus longues qui réduisent l'apport en eau douce nécessaire à la survie des palétuviers.
Les conséquences environnementales dévastatrices
La perte de la mangrove a des répercussions écologiques directes :
Perte de Biodiversité : La destruction de cet habitat essentiel entraîne la perte des aires de reproduction et d'alimentation pour les poissons, les crustacés (crevettes, crabes) et les mollusques, menaçant directement l'équilibre de l'écosystème.
Érosion et Intrusion Saline : Sans les racines entrelacées des palétuviers pour stabiliser le sol, l'érosion des berges s'accélère. L'eau salée pénètre plus profondément dans les terres, les rendant infertiles pour l'agriculture.
L’effondrement économique et la menace de l'émigration
Le maire de Marsassoum, Seyni Mandiang, exprime sa douleur face à la disparition de ce « trésor » et regrette surtout les conséquences économiques et sociales qui impactent le quotidien des populations. « La disparition de cet écosystème touche directement le tissu économique et social des communautés de Marsassoum », déplore l'édile.
L'effondrement se manifeste doublement :
Pêche Artisanale : Les rendements ont drastiquement diminué. La rareté de certaines espèces (huîtres, crabes, poissons) force les pêcheurs à s'éloigner ou à cesser leur activité.
Agriculture : L'intrusion saline rend les terres inaptes à la riziculture traditionnelle, une des activités économiques majeures de la localité, poussant les agriculteurs à abandonner leurs parcelles.
Face à la précarité sociale engendrée par la perte des moyens de subsistance traditionnels, l'émigration clandestine devient, pour les bras valides de la localité, la seule voie de salut perçue.
Un espoir de restauration communautaire
Malgré le sombre tableau, l'espoir demeure grâce aux initiatives locales. L'ancien ministre Aly Aidar avait déjà fourni d'immenses efforts pour régénérer le cordon vert du fleuve Soungrougrou.
Aujourd'hui, les jeunes volontaires pour l'environnement et la municipalité multiplient les actions pour restaurer la mangrove et pérenniser les acquis. L'objectif est clair : « redonner à la mangrove son lustre d'antan » et ainsi sauver l'avenir écologique et économique de Marsassoum.
Commentaires (5)
La restauration des mangroves devrait être une urgence nationale avec des possibilité de relogement des populations quand l'eau monte afin de permettre aux mangroves de gagner l'intérieur des terres. C'est une urgence vitale car la mangrove c'est la frayère des poissons dans notre environnement ouest-africain. Pas de mangrove = pas de renouvellement des stocks de poissons = des Sénégalais en insécurité alimentaire qui ont des difficultés à se nourrir et doivent importer = perte de souveraineté alimentaire.
Malheureusement les politiques ne s'occupent que du superficiel. Seulement le peuple ne mangue pas des promesses mais du riz et du poisson. Sacralisation les mangroves et mettons de l'ordre.
mais ce sujet n'intéressera pas la population car il s'agit uniquement de souveraineté alimentaire et non de politique, sport, buzz ou sexualité.
Les populations ellees mêems devaient s'occuper de ça ... Mais ils attendent que des ONG viennent pour qu'ils plantent la manrove qui doit leur bénéficier. Travailler de manière volontaire pour son bien etre , les gens ne le font plus et ils attendent que d'autresles payent pour regénrer une mangrove qui va leur servir. Pas d'entretien, ni d'arrosage mais juste replanter ... Chaque élèves dans une classe devait avoir l'obligation de planter cent pieds par mois (pendant 6 mois) donc peut être 25 par semaine et chaque adulte 200 par mois pendant 6 mois et un recensement avec des parcelles dédiées (écoles, adultes etc...)
C'est surtout de la méconnaissance du cycle de vie de la ressource halieutique. Le politique comme le sénégalais lambda pense que le poisson apparait déjà adulte dans la mer par magie ou ne se pose pas la question. Il faut les éduquer et leur expliquer que le poisson doit naître, grandir, se reproduire avant de pouvoir etre peché. Ils ne comprennent pas les notions de frayère alors même qu'ils consomment du poisson.
restaurer la mangrove c'est bien mais la maintenir non polluée et productive c'est mieux. pour un pays qui mange du poisson et du riz comme le notre toutes les zones de mangroves devraient devenir des réserves naturelles sous protection de l'état. ça ne devrait pas être les communautés qui le font par survie mais l'étatcar il s'agit de zones d'intérêt nationale et stratégique pour notre survie. il faut également faire attention à l'urbanisme anarchique et galopante qui doit être purement et simplement interdite à proximité des mangroves et dont les déversements des eaux usées doivent épargner les mangroves.
Je parie qu'un article aussi important fera moins de lecture qu'un article sur la danse ou le sexe. Ce pays est foutu.
Ça me rappelle la muraille verte. Plantée à plusieurs reprises mais coupée clandestinement quand les arbres sont devenus grands et ont eu de la valeur. Simplement piur de l'argent immédiat. Et les agriculteurs et éleveurs qui ont vu leur production s'effondrer. Ce pays se sabote lui-même c'est horrible. Et les gens ne se soucient même pas de ce que mangeront leur voisins ou leurs enfants ni de l'avenir de ce pays. Muraille verte et mangroves doivent être protégés par l'armée s'ils le faut. Je ne vois pas d'autres alternatives.
Comment voulons nous avoir du poisson si nous détruisons et polluons l'endroit où ces poissons naissent ????
Renseignez vous sur l' « effet réserve maritime » qui a permis à de nombreux pays d'augmenter fortement leur ressources en poissons par des mesures de protection des zones de frai.
Merci paul faye pour cet article qui nous donne de l'espoir quant à notre jeunesse sur un sujet crucial qui concerne notre réalité africaine : la protection des mangroves et donc de notre ressource en poissons.
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