En prélude aux Journées portes ouvertes nationales sur les mines, Seneweb revient sur l’orpaillage non encadré sources de problème collectif qui met en danger des vies humaines.

Autrefois perçu comme un simple moyen de survie, l’orpaillage artisanal s’impose aujourd’hui comme l’un des problèmes collectifs les plus préoccupants au Sénégal, notamment dans la région de Kédougou. Mal encadrée, cette activité met en danger des vies humaines, favorise les trafics illicites, freine le développement local et accentue les tensions sociales.

Trois risques majeurs identifiés : 

• Risque sécuritaire : pénétrer dans les zones minières expose les orpailleurs et les riverains à de graves accidents liés aux dynamitages incontrôlés, aux engins lourds et aux produits chimiques comme le cyanure et le mercure.

• Frein pour les communautés : l’essor de l’orpaillage informel ralentit les activités industrielles, réduisant ainsi les ressources destinées aux écoles, aux centres de santé et aux infrastructures locales.

• Facteur d’instabilité : l’absence de régulation alimente les tensions entre orpailleurs et entreprises, accentue la dégradation de l’environnement et compromet la stabilité sociale de la région.

Selon Mamadou Ba, orpailleur artisanal à Tomboronkoto «chaque jour, nous prenons des risques pour nourrir nos familles. Nous descendons dans les puits sans équipement adapté. Les éboulements sont fréquents et certains de nos camarades n’en reviennent pas. Nous savons que c’est dangereux, mais nous n’avons pas d’alternative ».

Pour Fatoumata Diallo, commerçante à Khossanto, «l’arrivée massive des orpailleurs change tout dans nos villages. Les prix augmentent, l’eau est polluée et les jeunes quittent l’école pour courir derrière l’or. Ce sont surtout les femmes et les enfants qui en paient le prix ».

Mais de l'avis d'Abou Sow, directeur régional de l’Énergie et des Mines à Kédougou, «l’État est conscient des défis que pose l’orpaillage non encadré. Nous travaillons à formaliser l’activité en créant des zones d’orpaillage artisanal encadrées. Cela permettra aux orpailleurs d’exercer dans de meilleures conditions, avec plus de sécurité et un suivi environnemental ».

L’urgence d’une réponse concertée

Les voix sont unanimes : l’orpaillage artisanal doit être encadré. Plusieurs pistes d’action sont proposées : créer des zones encadrées pour sécuriser les orpailleurs et protéger l’environnement, renforcer les contrôles sécuritaires pour prévenir les trafics et les accidents, développer des alternatives économiques pour offrir aux jeunes d’autres perspectives que la mine et favoriser le dialogue entre populations, entreprises et autorités pour réduire les tensions sociales.

L’orpaillage non encadré n’est plus un simple phénomène local. C’est une bombe sociale et environnementale qui menace la stabilité et le développement du pays. Encadrer cette activité devient une urgence nationale, pour sauver des vies, protéger l’environnement et assurer un avenir durable pour les communautés locales.