Sabodala, Mako, Samba Ngallou : Des richesses pillées, des vies oubliées
« Chaque jour que Dieu fait, la population de Kédougou, une localité riche en minerais précieux comme l’or, qui devrait être un symbole de prospérité pour ses enfants, continue de vivre dans la pauvreté, marginalisée, alors que des orpailleurs étrangers envahissent nos mines et exploitent nos ressources avec une impunité totale ». Ce cri du cœur est de Thié Kouyaté, acteur politique national et fils de Kédougou, qui, avec ses camarades, refusent de rester silencieux face à « ce scandale qui perdure ».
Leur contraste est insupportable : le sol regorge d’or, mais nos populations, disent-ils, continuent de creuser leur survie dans la misère. "Ce que nous observons est tout simplement honteux. Les richesses de notre terre, fruit de la sueur et de l’histoire de nos ancêtres, sont détournées au profit d’individus venus d’ailleurs. Pendant ce temps, nos villages restent dans la précarité : des écoles sans matériel, des centres de santé démunis, des routes impraticables, des familles qui peinent à satisfaire leurs besoins fondamentaux », poursuivent-ils.
L’injustice, aux yeux de Thié Kouyaté et ses camarades, est encore plus criante lorsque l’on considère que « ces mines pourraient être une source réelle de développement local. Elles pourraient financer l’éducation des enfants, améliorer la santé de nos familles, créer des emplois pour les jeunes et dynamiser l’économie de toute la région ». Mais, ont-ils dénoncé, « ce potentiel est volé par des étrangers, laissant les habitants de Kédougou spectateurs de la spoliation de leurs propres ressources ».
Ils pensent qu'il est temps de tirer la sonnette d’alarme et d’exiger que : « l’État renforce le contrôle et la régulation de l’exploitation minière, afin de garantir que les ressources locales profitent aux populations ; les orpailleurs légaux locaux soient valorisés et inclus dans la chaîne de valeur minière, pour qu’ils puissent bénéficier directement de ce qui leur appartient de droit ; les revenus miniers soient investis dans le développement communautaire, pour construire des écoles, des hôpitaux, des infrastructures et soutenir des projets sociaux durables ; la population soit sensibilisée et mobilisée, pour défendre ses droits, protéger son environnement et revendiquer une juste part des richesses de sa terre ».
M. Kouyaté lance un appel solennel aux autorités, aux partenaires et à tous ceux qui se soucient du développement du Sénégal, à ne pas laisser Kédougou être réduit au rôle de pourvoyeur d’or pour d’autres.
En tant que fils de Kédougou, il a pris l’engagement, dit-il, de défendre cette région, de mobiliser la diaspora, de travailler avec les populations locales et de porter la voix de ceux qui ne peuvent pas se faire entendre. « Nous avons droit à la justice, à la dignité et à un développement réel et durable », a-t-il revendiqué.
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