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Tivaouane Peulh : les sinistrés de 2017 exigent justice et dénoncent les intimidations

Auteur: Sokhna Faty Isseu SAMB

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Tivaouane Peulh : les sinistrés de 2017 exigent justice et dénoncent les intimidations

‎Sur le site de 20 hectares à Tivaouane Peulh, les membres du GIE Recasement 2, regroupant les victimes de la démolition de 2017, ont tenu une mobilisation pour dénoncer les menaces persistantes de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DESCOS). Selon Demba Khady Diaw, secrétaire général du collectif, le directeur général Amadou Ousmane Ba aurait tenté de venir avec 70 gendarmes pour démolir leurs constructions, sans sommation ni décision judiciaire.

‎« En avril 2017, nos maisons ont été rasées sans préavis. Depuis, nous vivons sous location pendant que la Sipress vend des terrains à 30 millions pour 200 m². C’est une spéculation foncière interdite par l’État », dénonce-t-il.

‎Il rappelle que sous le ministre Birima Mangara, le chef de l’État avait instruit l’octroi de 20 hectares sur un titre foncier de 60 hectares appartenant à la Sipress. Ce terrain, selon lui, est un bien de l’État soumis au droit de reprise, et une autorisation de lotir a été délivrée au nom du GIE Recasement 2.

‎Malgré une décision favorable du tribunal de grande instance de Rufisque et une prénotation sur le titre foncier 6035, les menaces de démolition persistent. « La DESCOS tient des réunions avec la Sipress pour nous surprendre. Nous avons déposé plus de 200 lettres en mai, sans réponse. Nous demandons que ces 20 hectares soient extraits du titre global et que notre bail soit enfin délivré », insiste Demba Khady Diaw.

‎Oumar Diop, porte-parole du collectif, retrace le parcours de lutte : « Après la démolition, nous avons créé notre mouvement, organisé des marches pacifiques, observé une grève de la faim. L’État nous a octroyé les 20 hectares et remis les papiers. Mais l’ancien ministre Abdoulaye Seydou Sow a tenté de retirer notre autorisation de lotir. Grâce à nos avocats, la Cour suprême a cassé cette décision. Depuis, nous attendons l’application du droit. »

‎Le collectif interpelle le président de la République et le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait rencontré les victimes à deux reprises lorsqu’il était dans l’opposition. « Nous ne corrompons personne. Si nous disons des contre-vérités, qu’on porte plainte », affirme Oumar Diop.

‎Seydou Dramé, autre porte-parole, appelle à un audit sur les pratiques de la Sipress et de certains responsables. « Anna Ba et Amadou Ousmane Ba doivent être honnêtes avec les populations. La Sipress vend des terrains pour s’enrichir alors que nous avons un droit réel sur ce site. Nous demandons au président de faire la lumière sur les agissements de Papis Diop. »

‎Face à l’incertitude et aux menaces, les victimes de Tivaouane Peulh réclament la reconnaissance pleine et entière de leurs droits, la délivrance officielle de leur bail, et la fin des intimidations. Leur mobilisation est un appel à la justice, à la transparence et au respect des engagements de l’État.

Auteur: Sokhna Faty Isseu SAMB
Publié le: Mercredi 01 Octobre 2025

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