5 petits avions achetés à 5 milliards : Les "grosses" accusations de Guy Marius contre Doudou Ka
C’est de grosses accusations que le député Guy Marius Sagna a portées sur Doudou Ka, qui fut ministre des Transports aériens sous Macky Sall. «Il m'est revenu que l'ancien ministre Doudou Ka a acheté cinq petits avions de moins de 20 places à 5 milliards de francs CFA l'unité», a indiqué le député.
Il a annoncé que l'Assemblée nationale sera saisie. Pour lui, si l’information est avérée, « c'est un détournement de l'argent des sénégalais à travers des manœuvres de surfacturation». Guy Marius Sagna déclare même que «c'est peut-être une des raisons de sa fuite».
Commentaires (18)
Tu as construit toute ta vie dans l escroquerie
1 Tu as créé pour avoir de la place en politique
2. Tu as changé de Religion pour des fesses
En effet, les aéroports censés accueillir ces avions ne sont pas encore pleinement au point en matière de sécurité aéroportuaire. Et encore, la demande de vols est loin d'être constante, notamment dans des destinations telles que Saint-Louis où le nombre de passagers pour un aller-retour à 60 000 CFA est limité. De plus, une grande partie de ce montant, moyennement les 30.000 CFA, est absorbée par les taxes gouvernementales, ne laissant qu'une somme insuffisante pour couvrir les coûts opérationnels tels que le carburant, les salaires des pilotes et autres frais connexes. Ces avions L-410NG, conçus pour transporter moins de 20 passagers, semblent être des choix inappropriés pour répondre aux besoins commerciaux, en particulier au Sénégal où des avions de la gamme A319 offrent un confort supérieur. Du moins si tant est que le but visé est d’être en accord avec la politique de la compagnie nationale axée sur le bien-être des passagers.
De plus, la configuration étroite et les sièges inconfortables de ces L-410 NG ne correspondent pas aux standards de confort recherchés par les voyageurs. Il est également question du coût exorbitant de ces avions, évalué à 5 milliards sans négociation préalable. Avec l'achat de cinq appareils de ce type, les implications financières pourraient être énormes, offrant des gains substantiels à ceux impliqués dans ces transactions, sachant que, dans ce genre d’achats, les démarcheurs empêchent généralement 5% du prix de chaque aéronef.
Quant à l'infrastructure aéroportuaire, même si l'ancien aéroport international Léopold Sédar Senghor a été transformé en aéroport militaire, il continue de des servirles vols commerciaux et privés, bien que ses installations soient délabrées. La mise en place de chapiteaux pour couvrir les zones d'enregistrement des vols domestiques témoigne des difficultés à attirer des passagers dans ces vols peu fréquentés et non réguliers. De plus, les avions rencontrent des obstacles administratifs, notamment en ce qui concerne leur immatriculation. Acquis au nom du ministère des Transports aériens au lieu de celui de la compagnie Air Sénégal, ils se retrouvent dans une impasse réglementaire, étant donné qu'un avion doit être immatriculé au nom de la compagnie opératrice. Ces erreurs soulèvent des questions sur les compétences et les motivations des personnes responsables de ces transactions douteuses. Dans l'ensemble, l'investissement dans cette flotte aérienne semble être entaché d'erreurs stratégiques et de décisions discutables, mettant en péril la viabilité financière de Air Sénégal SA et soulevant des préoccupations quant à la gestion de ses opérations.
Le service de la communication de Air Sénégal Sa, en la personne de Eric Guèye, a été interpellé à travers plusieurs questions. Mais n’avons pas reçu de réponses de sa part
Toujours selon L’Observateur, l’affaire remonte à août 2023, lorsque l’ancien ministre des Transports aériens, Doudou Ka, dirige une délégation de 11 personnes à Prague, en République tchèque. Cette mission visait à affiner les discussions techniques avec Omnipol SA et à structurer le financement avec deux banques tchèques : Komerční Banka (KB) et Česká Spořitelna AS.
Dans un document adressé à l’ex-Premier ministre Amadou Bâ — dont L’Observateur s’est procuré copie — Doudou Ka explique que l’accord envisagé porte sur la livraison de cinq avions, la formation de personnels (pilotes, ingénieurs, techniciens), des équipements au sol, et deux moteurs de rechange, le tout pour un montant de 59 078 475 euros, soit environ 38,7 milliards de francs CFA. Le schéma de financement prévoit 15 % d’avance par crédit commercial et 85 % par un crédit acheteur à l’exportation, à long terme.
Le grand pari du hub aérien se transforme en casse-tête
Au cœur de cette opération, le rêve d’un hub aérien ouest-africain voulu par Macky Sall, avec pour vitrine un réseau national aérien renforcé. Selon les chiffres compilés par L’Observateur, l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) avait retrouvé en 2022 son niveau pré-Covid avec 2,6 millions de passagers, et les projections pour 2023 avoisinaient les 3 millions. Parallèlement, le régime lançait le Programme de réhabilitation des aéroports du Sénégal (PRAS) : Saint-Louis, Ziguinchor, Kolda, Matam ou encore Cap-Skirring devaient être desservis.
Dans cette dynamique, Air Sénégal avait introduit les ATR 72-600, mais leur retrait en 2023 a alimenté les soupçons. Officiellement, c’était pour alléger les charges, mais selon une enquête de L’Observateur, cela aurait surtout ouvert la voie à l’intégration des appareils tchèques dans la flotte nationale.
Malgré des pertes d’exploitation estimées à 3,5 milliards de francs CFA, le président Macky Sall pousse le projet. Il autorise même l’ouverture de l’aéroport militaire de Yoff aux vols civils. Le 7 décembre 2023, Doudou Ka, devenu entretemps ministre de l’Économie, signe l’accord de financement à Prague, dans les conditions initiales négociées.
Mais le changement de régime rebat les cartes. Me Antoine Mbengue, qui succède à Doudou Ka aux Transports aériens, hérite d’un dossier explosif, selon les termes de L’Observateur. Dans une correspondance adressée au Directeur central des marchés publics, il alerte : « Ces appareils sont inadaptés, sujets à des pannes récurrentes, et aggravent notre déficit financier. Le président a d’ailleurs instruit leur vente dans les meilleurs délais. »
Le contrat Omnipol, validé dans une ambiance de précipitation budgétaire, est aujourd’hui scruté comme un symbole des dérapages de la gouvernance antérieure. Selon des sources citées par L’Observateur, le ministère des Finances, celui des Transports et Air Sénégal avaient validé la proposition d’Omnipol sans contre-expertise indépendante. Le tout sous la pression de délais politiques et sans débat public
Allez faire des recherches sur les prix des aéronefs,en fonction des types et modèles,vous verrez que ce montant est insuffisant pour acquérir certains modèles d entrée de gamme.
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