Les propos ne sont pas passés inaperçus, parce qu’exprimés depuis l’hexagone. Le chef de l’Etat Macky Sall a encore une fois parlé de politique intérieure, pas à la presse sénégalaise, mais à des journalistes étrangers. L’ « impossible grâce » de Khalifa Sall s’est donc invitée au sommet du G7 de Biarritz en France auquel prend par le président de la République.

Si les propos choquent autant au niveau de l’opinion sénégalaise, c’est parce qu’ils donnent le sentiment que l’emprisonnement du maire et député déchu de ses mandats, ou sa libération par grâce présidentielle, en fin de compte, n’est que du ressort, devrait-on dire, du bon vouloir du chef de l’Exécutif qui emprisonne qui il veut et élargit qui lui plait.

Les rumeurs d’une grâce à la veille de la tabaski, données en pâture à la presse sénégalaise, auront le mérite de freiner les ardeurs des défenseurs d’un maire qui, même élargi de prison, risque fort d’être disqualifié pour briguer un quelconque mandat électif. Mais il est évident qu’à la veille de consultations électorales aussi cruciales que des élections locales perdues à Dakar en 2014 par le pouvoir, contre Khalifa Sall et sa coalition,

Macky Sall ne prendrait pas le risque de libérer un « prisonnier politique » qui risque de lui faire de l’ombre, de battre campagne contre lui et de réduire les chances de sa coalition de prendre le contrôle de Dakar. En attendant la libération de Sall, peut-être le jour ou l’autre Sall en aura la volonté ou simplement le désir…