Le ministre de l’Information, Bacar Dia, préfère attendre les conclusions du Procureur de la République, jeté dans la meute Ça y’est, c’est fait ! L’Etat est passé à l’offensive pour avoir saisi le Procureur de la République, chargé d’aller aux trousses des commanditaires réels ou supposés de la violence survenue la semaine dernière à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Ainsi, le porte-parole du gouvernement, Bacar Dia, préfère laisser le temps au temps pour débusquer les hommes politiques et les pays étrangers qui seraient encagoulés derrière le mouvement estudiantin. Mais, il tient à qualifier d’ores et déjà, « d’irresponsable et triste l’attitude de Abdoulaye Bathjily et Amath Dansokho ». Au cours d’une conférence de presse tenue hier, vendredi 24 février, dans les locaux de son ministère, Bacar Dia a condamné avec la dernière énergie les deux chefs de partis politiques qu’il accuse d’avoir soutenu la grève des étudiants. Mais, se réjouit-il, déjà, « l’enquête, ouverte permettra de démasquer les citoyens, tapis dans l’ombre et qui ont joué une triste partition dans la violence aveugle qui a secoué l’Ucad. Même s’il se garde de citer nommément les pays et autres politiciens, qui auraient une grande part de responsabilité dans la violence notée le vendredi 17 février, il n’en demeure pas moins que le ministre de l’Information se veut catégorique. Pour lui, l’Etat, qui doit veiller sur les personnes et leurs biens, a également l’obligation morale d’engager une plainte contre X pour identifier ceux qui ne sont pas étudiants et qui sont impliqués dans les actes de vandalisme. Car, fait remarquer, Bacar Dia, ladite plainte aura le mérite de nous faire comprendre pour qui travaillent réellement les individus ayant infiltré le mouvement et qui les a mandatés pour accomplir une telle mission. Se disant convaincu que les étudiants ont le droit de poser des doléances, le ministre de l’Information estime que le dialogue doit être leur seule arme afin que leur plate-forme trouve une solution rapide. D’autant que, confie-t-il, la violence ne saurait jamais être un mode de contestation vis-à-vis d’un « gouvernement qui ne cesse de faire d’innombrables efforts pour relever le plateau technique du système éducatif ». Et de marteler, « le président de la République, Abdoulaye Wade a la claire conscience de la nécessité de désengorger l’Ucad. C’est dans ce sens que, « le chef de l’Etat a entamé des travaux pour la construction des Centres universitaires à Bambey, Ziguinchor, mais aussi des projets à Tamabacounda et à Kaolack ». Mieux, ajoute-t-il, le gouvernement a injecté 5 milliards de francs Cfa en plus d’un vaste programme de 6000 lits à l’Ucad ainsi que de deux nouvelles facultés estimées à 2 milliards à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.