Une affaire de détournement présumé de matériels médicaux secoue actuellement l’hôpital préfectoral de Kouroussa, en Haute-Guinée. Le directeur de l’établissement, Demba Mara, est accusé par un groupe de jeunes d’avoir transféré plusieurs équipements de l’hôpital vers son domicile privé. Le dossier a été confié à la brigade de recherches de la gendarmerie pour enquête, selon les informations recueillies.

Des faits survenus en pleine nuit

Les faits remontent à la nuit du 1er octobre 2025. D’après plusieurs témoins, le directeur aurait été surpris par des jeunes, parmi lesquels des membres du conseil communal de la jeunesse, alors qu’il faisait embarquer deux groupes électrogènes appartenant à l’hôpital dans un camion.« La nuit du 1er octobre, des jeunes m’ont appelé pour m’informer que le directeur faisait sortir les groupes électrogènes de l’hôpital. Lorsqu’on est arrivés, il a expliqué qu’ils devaient être envoyés à Kankan pour réparation. Nous avons voulu alerter la gendarmerie, mais à la demande du directeur préfectoral de la santé et de certains acteurs de la société civile, nous avons accepté d’attendre après la fête du 2 octobre pour saisir officiellement les autorités », a confié un responsable du conseil communal de la jeunesse.

Une vidéo renforce les soupçons

Quelques heures plus tard, une vidéo montrant un tricycle chargé de lits opératoires et d’autres équipements quittant l’hôpital en direction du domicile du directeur a circulé parmi les jeunes de la ville. Cette séquence a davantage alimenté les soupçons de détournement.« Après l’affaire des groupes électrogènes, on nous a transmis une vidéo montrant un tricycle transportant des lits opératoires vers la maison du directeur. Les jeunes ont alors rédigé une lettre pour saisir la gendarmerie. Je rentre à Kouroussa demain pour éclaircir cette affaire », a indiqué un autre responsable local.

Des ambulances introuvables

Les accusations visent également la gestion des ambulances de l’hôpital. D’après plusieurs sources locales, l’établissement disposait de six ambulances, mais seules trois seraient encore présentes sur le site.« Nous voulons savoir où sont passées les trois ambulances manquantes. Il est reproché au directeur de détourner régulièrement les matériels de l’hôpital à des fins personnelles. Nous voulons que cela cesse », a déclaré un jeune acteur de la société civile.

L’affaire entre les mains de la gendarmerie

Contacté par téléphone, un responsable de la justice de paix de Kouroussa a confirmé que le dossier est actuellement traité par la brigade de recherches de Kankan, en charge de vérifier la véracité des faits et d’établir les responsabilités.Cette affaire, qui mêle accusations publiques et présumée mauvaise gestion au sein du principal centre hospitalier de la préfecture, suscite une vive indignation parmi les habitants de Kouroussa, en attente de la suite judiciaire.