DÉLINQUANCE : CE QUE LES CHIFFRES NE DISENT PAS (Par Adjudant-chef (e.r.) Alioune Kassé)
Chaque année, la Police et la Gendarmerie publient leurs statistiques sur la délinquance et la criminalité. Ces bilans, très attendus, nourrissent les débats publics et orientent les politiques de sécurité. Mais derrière les colonnes de chiffres et les graphiques officiels se cache une réalité bien plus complexe : celle des infractions réellement commises, de celles qui sont enregistrées, et de celles qui ne le seront jamais.
Autrement dit : le chiffre réel, le chiffre apparent, et le chiffre caché — aussi appelé chiffre noir.
Quand tombent ces statistiques, les réactions fusent : hausse ici, baisse là, satisfaction ou inquiétude selon les cas. Pourtant, ces données ne racontent qu’une partie de l’histoire : la criminalité visible, invisible, et parfois indicible. C’est tout le sens de ces trois visages de la délinquance que les chiffres officiels peinent encore à révéler.
Le chiffre apparent
C’est la partie visible de l’iceberg : les infractions enregistrées par les forces de l’ordre (plaintes, procès-verbaux, constatations.) Un vol déclaré, une agression signalée, un cambriolage constaté : autant d’actes qui nourrissent les bilans officiels et les graphiques de fin d’année.
Le chiffre caché
Mais sous la surface, un autre monde existe : celui du non-dit. Des violences conjugales tues, des arnaques jugées « trop petites pour déranger », des agressions passées sous silence par peur ou par honte. Tout cela compose le chiffre caché, cette part d’ombre que les statistiques ignorent. Là où les chiffres s’arrêtent, commence un univers d’angoisse et de résignation, où de nombreuses victimes préfèrent se taire.
Le chiffre réel
Additionner le visible et l’invisible, c’est s’approcher du chiffre réel : la délinquance effectivement commise. Impossible à mesurer avec exactitude, il se devine à travers les enquêtes de victimation, où les chercheurs interrogent directement la population sur les faits subis (qu’ils aient été déclarés ou non.)
« La statistique ne ment pas, mais elle ne dit pas tout. Entre ce qui est enregistré et ce qui est vécu, il y a un fossé que seule la confiance entre citoyens et institutions peut combler.
Lire les chiffres avec prudence
Les statistiques de la délinquance comportent toujours des biais :
Ainsi, la criminalité réelle désigne l’ensemble des infractions commises, tandis que la criminalité apparente correspond à celles connues des autorités. Entre les deux, il y a le chiffre noir (cette part immergée de la criminalité que les tableaux ne traduiront jamais.)
Adjudant-chef (e.r.) Alioune Kassé, ancien de la Division Communication, Gendarmerie nationale.
Commentaires (5)
Article très intéressant. Merci mon adjudant-chef
Tres intéressant!!!
Toutes plaintes que la police ne veut pas prendre car il ́ne savent même pas écrire et qu ils vous disent d aller voir l écrivain public tssss
Que des salades
Toutes infractions commise a moto ou voiture devant les policier qui les laissent faire
Rouler sans casque sans plaque sans assurance sans permis c est pas un délit ????
La les statistiques explosent
tres bonne reflexion et instructive
Intéressant,mais cette partie caché de l'iceberg existera toujours, à cause des infractions et délits non déclaré quelque soit la raison. Les sénégalais n'ont pas le culte de la dénonciation, les numéros verts ne servent pas à grand chose dans ce pays.
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