La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a tenu, ce mercredi, sa dernière réunion du Comité de politique monétaire (Cpm) de l’année 2025. L’une des décisions phares, c’est le maintien du niveau de son taux directeur. «Le taux directeur reste à 3,25 %. Et le taux de prêt marginal à 5,50%», a annoncé le Gouverneur de la Bceao, Jean-Claude Kassi Brou.

Le Cpm a fondé son analyse sur plusieurs facteurs, notamment sur les dernières données liées à la situation économique, monétaire et financière de la région et au niveau international.

Sur le plan interne, la croissance est actuellement robuste. Pour le troisième trimestre de l'année 2025, elle tourne autour de 6,6%. «C'est une croissance très forte. Au second trimestre elle était de 6,4%. Quand on projette sur l'année 2025, on a une croissance de 6,7%», indique le Gouverneur de la Bceao.

Et cette croissance solide est portée pratiquement par tous les secteurs. «Le secteur agricole a une forte croissance avec une très bonne campagne agricole», souligne-t-il. Pour les hydrocarbures, leur production a augmenté de 25%. «Nous sommes pratiquement, en 2025, à une production de plus de 240 000 barils/jour. C'est une forte progression», salue-t-il. À côté, il y a aussi les contributions des secteurs aurifère, manufacturier, celui des services etc.

Aussi, la croissance est financée de manière adéquate par le secteur bancaire. «On a une croissance des crédits à l'économie, portée par le secteur bancaire, qui croît de 6%. Elle a augmenté de près de 1700 milliards en glissement annuel», souligne Jean-Claude Kassi Brou.

L'autre bonne nouvelle, c’est que l’inflation, au niveau de l’Union, a fortement baissé. Au troisième trimestre de cette année, son taux est quasiment négatif (-1,3%). Pour l’année 2025, l'inflation est attendue autour de 0,2%. Une situation due à la baisse des prix des produits importés, combinée à une bonne campagne agricole qui a assuré un bon approvisionnement des marchés en produits locaux.

Par ailleurs, les échanges extérieurs de l’union ont aussi évolué dans la bonne direction. Le déficit du compte courant extérieur, sur 2025, devrait ressortir autour de 2%. «Il y a un an, on était à 7% du déficit. Et ça, c'est un développement très positif. Ça veut dire que nos échanges, dans l'ensemble, sont bien orientés», signale le Gouverneur de la Bceao.

Pour ce qui est de l’environnement international, le Fonds monétaire international (Fmi) table sur une croissance de 3,2% pour cette année, et les tensions commerciales semblent s’atténuer.

Mais, Jean-Claude Kassi Brou souligne qu’il y a quand même des risques. Ils sont liés aux incertitudes sur les tarifs douaniers, les tensions commerciales internationales. Elles sont aussi liées à l'impact du changement climatique, les aspects sécuritaires dans la sous-région et spécifiquement dans certains pays de l’Union etc. 

«Et nous sommes très attentifs à l'évolution sur le marché financier régional, avec la nécessité de nous assurer que nous avons une stabilité, parce que c'est un peu le socle de notre union», indique-t-il.

Et la prise en compte de tous ces aspects a abouti à la décision du maintien du taux directeur et du taux de prêt marginal.