‘‘Falsification de notes’’ au département Génie électrique de l’ESP : Le chef de département et des enseignants-chercheurs au banc des accusés
Ce sont des faits qui risquent d’écorner gravement l’image de marque dont l’École supérieure polytechnique de Dakar (ESP) se prévaut depuis plusieurs décennies. Institution universitaire de premier plan mondialement reconnue, surtout en Afrique de l'Ouest, l’ESP a formé d’éminents ingénieurs et techniciens dans les sciences et technologies (génie civil, mécanique, informatique, etc.). L’école est rattachée à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et jouit d'une grande autonomie, ayant de prestigieux partenariats internationaux qui renforce sa réputation d'excellence académique. Un label de qualité en passe de s’embourber dans des pratiques peu orthodoxes.
Selon des informations rapportées par des sources sous le couvert de l’anonymat et triangulées par nos soins, un gros scandale de ‘‘falsification de notes’’ secoue la Licence 2 du département génie électrique (GE) de l’institution. Des étudiants dûment convoqués en session de rattrapage, ont délibérément décidé de ne pas composer dans certains éléments constitutifs (EC) ou matières et se sont quand-même retrouvés avec des notes malgré leur absence non justifiée.
Des étudiants non convoqués, pour certains EC, à la session de rattrapage se sont également retrouvés avec des notes. Comment un étudiant absent à une épreuve d’examen peut-il se retrouver avec des notes ? C’est la question à mille milliards qui turlupine plus d’un. Le plus grave dans tout cela est que des étudiants ont obtenu 60 crédits alors qu’ils ne disposent pas de note sur leur relevé dans un EC. Tout ceci [affirment nos sources] sous la complicité agissante du Chef du département de Génie Électrique (GE), Mamadou Lamine Ndiaye par ailleurs, Professeur Titulaire spécialiste en physique énergétique et énergie solaire et de certains enseignants-chercheurs du département.
Sur six (6) étudiants, quatre (4) se sont absentés aux épreuves de rattrapage de convertisseurs statiques et en convertisseurs et associations aux machines (AMC). Le procès-verbal de délibération de la session normale, validé par le conseil pédagogique, mentionne bien que ces étudiants sont autorisés à faire la session de rattrapage pour l’UE concerné. Violant de manière flagrante les textes réglementaires qui disposent : « pour toute absence d’un étudiant à une épreuve d’examen, mention est faite lors de la saisie ; l’absence à une épreuve d’un élément constitutif entraîne automatiquement le gel des résultats de l’unité d’enseignement (UE) », le chef de département aurait introduit frauduleusement des notes à 3 des quatre absentéistes dans la plateforme en pleine délibération.
En effet l’enseignant responsable de ces EC avait saisi la mention « absent » dans la plateforme, avant la délibération, pour tous les étudiants concernés en respectant scrupuleusement la charte des examens de l’UCAD.
D’après les sources de Seneweb, c’est en conseil de classe convoqué par Monsieur NDIAYE, qu’un collège d’enseignants y compris lui-même, a en effet décidé -à la suite d’un vote- de reconduire pour les 3 étudiants (M.E.S. Faye, A. Kane et A. A. Wade) les notes obtenues à la session normale malgré le refus catégorique du professeur chargé des matières susmentionnées. Ces trois étudiants absents à ces examens ont ainsi été déclarés présents par un collège d’enseignants en outrepassant leur prérogative et en toute violation des textes.
Il est à préciser que la session normale est totalement distincte de la session de rattrapage. Au cours de cette délibération du conseil de classe, le chef de département s’est introduit dans la plateforme pour enlever la mention « absent » et reproduire les notes que ces étudiants avaient obtenues à la session normale. Parmi le collège d’enseignants on y retrouve le directeur des études de l’ESP, nous signale-t-on, qui au lieu d’exiger l’application de la charte des examens, a voté en faveur de cette « forfaiture ».
Saisie par un enseignant du département génie électrique qui a déposé un recours en annulation, la Direction de l’ESP se serait emmurée dans le silence total. Elle a, en violation directe du décret de l’ESP et de la charte des examens, transmis directement les « résultats frauduleux » en l’état afin que les étudiants concernés puissent s’inscrire en année supérieure sans convoquer le conseil pédagogique, la seule instance habilitée d’une part à prononcer l’admission, le redoublement ou l’exclusion d’un étudiant et d’autre part à valider toutes les délibérations en vérifiant leur conformité, leur équité et leur intégrité conformément aux dispositions de la charte des examens.
Les deux étudiants (M.E.S. Faye et A. Kane) se sont absentés respectivement aux épreuves d’examen de rattrapage de contrôle commande des systèmes par API et d’architecture des systèmes à processeurs après avoir été convoqués. L’étudiant A. A. Wade s’est absenté à l’épreuve d’examen de rattrapage d’architecture des systèmes à processeurs car il n’aurait pas été convoqué. « A la surprise générale, des notes leur ont été attribuées », nous souffle une source qui ajoute que l’enseignant responsable de la matière « architecture des systèmes à processeurs » n’est autre que « le chef de département Mamadou Lamine Ndiaye ».
L’étudiant Mohamed Sèye, contrairement à ses camarades qui ont finalement bénéficié de notes, a vu son absence comptabilisée. Dénonçant ce deux poids deux mesures que rien ne justifie, il accuse le Chef de département d’avoir gardé une dent viscérale contre lui parce qu’il ne venait pas en cours. « Ce qu’il ne sait pas c’est que je ne pouvais pas venir en cours parce que j’étais malade. Je n'ai pas fait 45 jours de cours pendant l’année parce que j’étais malade. On m'a dit que j’ai pu valider 45 crédits en session de rattrapage, chose que le chef de département n’a pas du tout aimé et a tout fait pour que je redouble. D’ailleurs, il a dit à un professeur que même si je me retrouve avec une note de 20/20 en AMC, je ne passerai pas », confie l’étudiant joint par téléphone.
En dehors de ces trois, d’autres étudiants d’une autre cohorte se sont absentés à des épreuves d’examen et se retrouvent avec des notes. « Un étudiant est admis au diplôme DUT en étant absent à trois (3) épreuves d’examen et ne dispose pas de note dans une matière pratique. Un autre est admis au diplôme de Licence (formation cours du soir) en ne disposant pas de note dans un élément constitutif car n’ayant pas composé la matière », nous confie une source qui affirme que ces pratiques sont récurrentes aussi dans les autres niveaux de formation (L1, DUT2, etc…) au département génie électrique. Un trafic de notes qui en dit long.
Après plusieurs tentatives, le Chef de département a finalement reçu Seneweb mais a décidé de ne pas donner sa version. Le directeur des études de l’ESP, L. Thiaw, actuellement hors du pays, nous a donné rendez-vous jeudi prochain à l’ESP pour se prononcer sur l’affaire. Un professeur contacté par Seneweb confirme les faits et confie que le dossier est en cours de traitement à la gendarmerie et au Rectorat de l’université.
Commentaires (87)
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Malheureusement pour cette belle et grande école, l'administration pour des raisons financières va tout gâcher.
Pour maintenir sa position dans le landerneau académique, tous ceux qui sont impliqués dans cette fraude doivent quitter immédiatement l'établissement. C'est la PREMIERE MESURE à prendre et s'en suivra les autres sanctions administratives Wassalam
Tout le pays fonctionne ainsi: service d’ordre, hôpitaux, religieux tout le Sénégal ne fonctionne que de cette manière.
Aucun secteur n’est épargné.
C’est justement ce contre quoi se bat le pastef et Ousmane sonko
Le pays est gangrené.
Vous croyez vraiment que c’est quelques brebis galeux seulement ?
La corruption est ainsi elle s’infiltre dans tous les secteurs, justice, hôpitaux, universités, forces de l’ordre, politique partout et partout,
Mais qui peut dire être surpris ?
Allons
Les notes en session normal sont reconduites en cas d'absence en session de rattrapage.
Le chef de département et le directeur des études sont les chefs, les autres professeurs doivent les soutenir. Mais à l'université chaque professeur est chef.
Arrêtons les règlements de compte dans les universités.
Seneweb je te conseille de supprimer très rapidement cet article. Il décrébilise l'une de nos meilleures école de formation, ESP DE DAKAR.
Cette personne qui tente de les déstabiliser tous les Professeurs le connaissent.
Il doit être attendu sur cette affaire. l'ESP d'abord, on s'en fout des guerres de position etc.
Cette personne a été formée à l'ESP et recrutée par l'ESP et aujourd'hui il se permet de décrébiliser son école. Honte à vous.
Les querelles se règlent d'abord en interne en suite au rectorat en suite ministère ensuite primature ensuite à la présidence avant les médias.
Honte à vous encore une fois. Vous ne faites pas honneur à la nation qui vous a tout donner et gratuitement.
il est clair qu' il y a quelqu'un qui veut ruiner la réputation de l'ESP mais il doit savoir que les conditions d'étude à l'ESP,les conditions de validation d'une année et les conditions de sélection sont les plus difficiles au Sénégal donc il est clair que les étudiants de l'ESP n'ont pas besoin de note falsifié ou de points en bonus pour être excellent la preuve en est que beaucoup d'étudiants préfère l'EPT ou l'IPSL plutôt que l'ESP a cause des conditions d'étude difficile de l'ESP
Une preuve de plus de l'excellence l'ESP est que dans la majeure partie des entreprises du Sénégal ce sont des étudiants de l'ESP qui les dirige
Donc l'excellence de l'ESP c'est pas à cause de sa réputation mais c'est à cause de la qualité des études des professeurs et de l'excellence des étudiants même après que la réputation de l'ESP est salie l'excellence y demeurera éternellement
mais existe beaucoup de malhonnêteté de sabotage des étudiants qui souffre juste pour le retrait d'une attestation de réussite
ouille :
il semblerait que toute vérité n'est pas bonne à dire, encore moins de l'afficher dans les médias.
Personne n'est dupe des magouilles internes et externes qui se passent dans nos universités.
Des vacataires le restent des années avec un salaire de misère tout en faisant le job de leur hiérarchie de peur de se voir disgraciés par ces grabataires data qui font la pluie et le beau temps, se laissant acheter par les familles d'étudiants aisés pour qu'ils obtiennent des notes surfaites.
Si l’étudiant en question s’est retrouvé avec une absence et aucune note, ce n’est pas pour rien. Il ne méritait tout simplement pas une faveur : indiscipline, comportement à revoir, manque de volonté, absences répétées… Et attention, on parle quand même de 45 jours d’absence, ce n’est pas rien. On parle de 360 heures de Cours/Td/Tp.
Comment peut-on comparer un étudiant qui vient à chaque cours, que tu vois descendre à 15h, rester à l’école jusqu’à 19h, qui fait des efforts tous les jours… avec quelqu’un qui préfère vaquer à ses occupations au lieu d’assister aux cours ?
Si ses absences étaient réellement justifiées, pourquoi ne les a-t-il pas déposées à temps ?
Quant à MLN, puisque vous en parlez :
c’est le chef de département, et il est responsable de tout ce qui s’y passe. Et s’il y a une chose dont nous, étudiants, pouvons témoigner, c’est que c’est quelqu’un de rigoureux, responsable, impartial, et surtout quelqu’un qui aime profondément ses étudiants — surtout les travailleurs.
Je peux en témoigner :
• stages,
• soutien financier pour acheter du matériel (lunettes, ordinateur, projets…),
• aide lorsqu’un étudiant a un problème avec un professeur.
Et d’ailleurs, si un étudiant a un souci avec un enseignant, il évite toujours que cela arrive jusqu’aux oreilles du chef de département, parce qu’il est impartial :
si le prof a tort, il le recadre ; si c’est l’élève, il fait pareil. C’est simple.
Beaucoup de choses se sont déjà passées dans l’établissement :
des profs qui refusaient d’assurer leurs cours pour des raisons personnelles, du matériel en mauvais état, etc.
Et à chaque fois, il a fait le meilleur choix pour ne pas sacrifier les étudiants :
• cours en ligne,
• achat de connexion pour ceux qui n’en avaient pas,
• rénovation du matériel à la demande des étudiants,
• recrutement de vacataires pour éviter une année blanche,
et j’en passe.
Pour moi, cette affaire n’aurait jamais dû prendre cette ampleur.
Comme dans toute famille, il y a des tensions internes, et ici c’est clairement une querelle entre enseignants, où l’étudiant est devenu un simple bouc émissaire.
Même dans les propos de l’étudiant, quelque chose sonne faux :
« Je ne pouvais pas venir en cours parce que j’étais malade… Je n’ai pas fait 45 jours de cours parce que j’étais malade. »
45 jours d’absence sans prévenir ?
Même en entreprise, personne n’oserait faire ça. Il existe des repos médicaux, mais tu dois prévenir ton service, sinon tu es forcément pénalisé.
Quant au directeur de l’ESP qui serait « resté silencieux », c’est sûrement parce qu’il n’avait aucune raison valable d’intervenir :
le département avait une justification solide, et c’est l’enseignant, frustré du résultat, qui a décidé d’en faire une affaire personnelle.
Conclusion :
c’est simplement un règlement de comptes entre professeurs, et l’étudiant a été utilisé dans cette
Témoignage d’un alumni du département.
Ce n'est pas parce qu'on est Prof Titulaire en maths, qu'on est compétent en droit ou en gestion.
Il faut avoir l'humilité de demander, de temporiser, le temps d'y voir plus claire.
Malheureusement, en général, quand vous sortez un enseignant du supérieur scientifique ou technique de son domaine, il ne connait rien, ne comprend rien, et le pire c'est qu'il n'en a même pas conscience.
Cela combiné à un certain manque d'humilité conduit inéluctablement à des dérives telles que décrites dans ce papier.
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