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Craintes sur le Mali, dangers pour Sénégal…: L’analyse et l’alerte d’Antoine Wardini, Colonel à la retraite

Auteur: Youssouf SANÉ

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Craintes sur le Mali, dangers pour Sénégal…: L’analyse et l’alerte d’Antoine Wardini, Colonel à la retraite

Le Mali vit, en ce moment, des jours difficiles. Le blocus sur l’approvisionnement de Bamako en carburant asphyxie la capitale. Aujourd’hui, nombre d’observateurs, qui craignent le pire, demandent à la Cedeao et particulièrement au Sénégal, d’agir. Quelle doit, véritablement être la posture du Sénégal ? La Cedeao doit-elle agir hic et nunc ? Quels risques encourt le Sénégal avec une éventuelle exacerbation de la crise malienne ? Colonel de l’armée à la retraite, ancien chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), Antoine Wardini nous livre sa précieuse analyse dans cet entretien avec Seneweb.

La situation du Mali inquiète beaucoup aujourd’hui. Qu’est-ce qu’elle vous inspire vous, en tant qu’ancien haut gradé de l’armée sénégalaise ?

Une menace sérieuse de déstabilisation et de crise humanitaire pour toute la sous-région, une situation à considérer au plus haut niveau, tant sur le plan sécuritaire, économique et environnemental.

Beaucoup, comme l’ancien ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, s’inquiètent du silence des Présidents de la Cedeao. Est-il urgent que la Cedeao intervienne avant que l’irréparable ne se produise ?

La CEDEAO doit monitorer cette crise en permanence pour éviter qu’elle ne déborde dans sa zone de compétence et de responsabilité, même si elle ne peut pas y intervenir directement. Car étant plutôt un territoire indépendant, faisant partie, intrinsèquement, de l’AES qui n’est plus membre de la CEDEAO.

Donc elle ne peut intervenir sans l’aval du Mali ?

Pour le moment non, surtout que cette crise est toujours sous contrôle malien. En effet, elle est bien localisée pour le moment, bien monitorée par la communauté́ internationale et surtout par ses alliés de l’AES qui avaient signé́ un pacte de défense commune entre eux.

Quelle doit être la posture du Sénégal qui a une frontière avec le Mali ?

Le Sénégal doit faire face militairement au niveau de sa frontière Est et être en alerte permanente pour filtrer les entrées et sorties. A défaut de contribuer à éteindre ce feu indirectement, faire tout pour qu’il n’embrase pas notre territoire qui représente, entre autres, un accès crucial à l’océan atlantique.

Quel serait le risque pour le Sénégal et pour la sous-région, si jamais les jihadistes prenaient Bamako, comme on le craint ?

Ce serait forcément une nouvelle reconfiguration géostratégique dans notre Sahel, à juguler au plus haut niveau, au besoin avec nos partenaires, pour stopper cette avancée terroriste qui pourrait avoir des visées occultes sur le Sénégal et dans d’autres pays. Surtout dans le contexte actuel marqué par une recomposition économique et politique dans la sous-région, qui a déjà enregistré trois coups d’État militaires, sans compter l’intervention du russe WAGNER, mal digérée dans certains milieux occidentaux, voire au niveau des organisations internationales, continentales comme régionales.

Le Sénégal doit-il davantage renforcer la surveillance de ses frontières ?

Oui, sans aucun doute, comme je viens de le dire plus haut. On ne doit pas se payer le luxe de dormir tranquillement quand la case du voisin brûle. Ce serait irresponsable et suicidaire. Je ne crois pas que celà puisse être le cas avec notre armée très engagée, professionnellement reconnue et appréciée dans le monde.

Le blocus imposé par les Jihadistes sur Bamako, démontre-t-il la gravité de la situation ?

Oui, cela révèle une gravité évidente pour le Mali qui vit durement cette situation qui, si non maîtrisée, sécurisée, peut, très prochainement, on ne le souhaite pas, entrainer des débordements regrettables durables pour la stabilité́ et l’économie sous-régionale. Ce risque de déstabilisation n’est pas souhaitable pour le Sénégal qui est en train d’amorcer un virage prometteur vers l’émergence grâce à son potentiel en ressources naturelles en cours d’exploitation depuis quelque peu de temps, mais aussi grâce à l’engagement politique déclaré du gouvernement.

Que viseraient les Jihadistes avec cette stratégie (blocus) ?

Un blocus des corridors logistiques d’approvisionnement en carburant et une asphyxie généralisée de son économie dépendant en grande partie de son ravitaillement à partir de ses voisins ; le Mali étant très enclavé par rapport aux gros ravitailleurs maritimes comme terrestres.

Propos recueillis par Youssouf SANE

Auteur: Youssouf SANÉ
Publié le: Mardi 18 Novembre 2025

Commentaires (2)

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    Patriote il y a 1 jour

    Mon colonel, je suis désolé mais je ne vais pas t’écouter ni te lire.
    Tu as voulu sauver la face de ta soeur qui a menti au Conseil Constitutionnel sur sa double nationalité.
    Dans les démocraties majeures, une personne qui a occupé de hauts rangs dans l’administration ou dans l’armée irait directement au Conseil Constitutionnel pour dénoncer sa soeur mais toi tu as voulu la défendre en donnant des explications qui n’ont aucun sens.

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    Karoza il y a 1 jour

    Le colonel à répondu sans tomber dans le piège de ce prétendu journaliste qui veut nous faire croire que les terroristes peuvent prendre Bamako, ceux qui ne peuvent pas reprendre leur bastion Kidal ne peuvent pas prendre Bamako, ce blokus en carburant de Bamako dû à l'effet de surprise à était levée par l'armée malienne qui a fait par l'occasion d'importants dégâts dans les rangs dey terroristes qui se sont éloignées de leurs bases pour mettre en oeuvre ce blocus.
    il a noté que ni le journaliste et les journalistes en général ni le colonel ni les pseudo intellectuels sénégalais ni timbuktu institut etc ne s'interrogent sur les bases arrieres du terrorisme je veux parler de l'Algérie et la Mauritanie, ni leurs sources de financement, de logistiques et de renseignements et personne d'entre eux ne veut parler de l'aide que l'Ukraine apporte au terroristes ni les pays par lesquels passe cette aide pour parvenir dans un sahel enclavé

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