Plusieurs médias turcs ont annoncé mercredi l'interdiction pour les universitaires du pays de se rendre à l'étranger. Cette décision a été accompagnée d'autres mesures visant des enseignants et des employés du ministère de l'Education.

Le Haut conseil turc de l'enseignement (YÖK) a interdit mercredi 20 à tous les universitaires du pays de se rendre à l'étranger jusqu'à nouvel ordre, a rapporté la télévision d'Etat RTT.

Selon l'agence progouvernementale Anadolu, le YÖK demande également que la situation des universitaires se trouvant actuellement à l'étranger soit examinée et qu'ils soient rappelés en Turquie le plus rapidement possible, sauf en cas de "nécessité impérieuse". Il est aussi demandé aux recteurs des universités de "d'examiner d'urgence la situation de tous les membres du personnel académique et administratif liés au FETÖ/PDY", le réseau du prédicteur Fethullah Gülen, et d'en faire un rapport. M. Güllen, ancien allié du président Recep Teyipp Erdogan, est devenu son pire ennemi et est accusé par le gouvernement d'être l'instigateur du putsch. Exilé aux Etats-Unis, il dément formellement toute implication dans les évènements.

Cette interdiction visant les universitaires a lieu au lendemain de la révocation de 1.577 doyens d'université et l'interdiction d'exercer appliquée à 21.000 enseignants travaillant dans des établissements privés. Les autorités ont aussi suspendu plus de 15.000 employés du ministère de l'Education soupçonnés d'être liés à Fethullah Gülen.

Ces différentes purges ont lieu quelques jours après la tentative de coup d'Etat militaire de vendredi 15 au soir. Des décisions du même ordre ont déjà touché des milliers de personnes au sein des forces armées, de la police, de l'appareil judiciaire et des service de renseignements.