Les assises nationales de la riziculture, organisées par le Comité interprofessionnel riz du Sénégal (CIRIZ), en partenariat avec la SAED, ont été lancées le jeudi à Saint-Louis, sous la présidence du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne. Ce conclave, qui va durer trois jours, constitue une plateforme cruciale pour discuter des défis et des opportunités de la filière rizicole au Sénégal.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le président du CIRIZ, Ousseynou Ndiaye, a mis en lumière le problème persistant de la dette des producteurs de la vallée du fleuve Sénégal. Il a souligné que les agriculteurs, bien qu’engagés à rembourser leurs créances, ont été gravement affectés par les inondations qui ont détruit leurs champs, compliquant ainsi leurs obligations financières.
Une dette colossale, mais essentielle à régler
Dr Mabouba Diagne a révélé que le Sénégal dépend encore fortement des importations pour couvrir ses besoins alimentaires, avec une facture annuelle s’élevant à 1 070 milliards F CFA, dont une grande partie concerne le riz. Si le pays devait s’autosuffire, le coût annuel pour satisfaire ses besoins en riz serait d’environ 300 milliards F CFA.
Face à cette situation, le ministre a pris l’engagement de trouver une solution pour régler la dette de 9 milliards F CFA contractée par les producteurs au cours des trois dernières années. « Nous allons trouver une solution pour cette dette, mais il faut que vous m’assuriez que, d’ici dix ans, personne ne parlera plus de ces 9 milliards. Il faut que vous respectiez votre parole », a insisté le ministre. Il a souligné que la résolution de ce problème est une condition essentielle pour atteindre la souveraineté alimentaire et optimiser la productivité agricole.
Appel à une mobilisation collective
Dr Mabouba Diagne a également appelé les acteurs de la filière à intensifier leurs efforts pour améliorer les rendements. « J’ai l’intime conviction que les emplois que nous voulons créer pour la jeunesse et les femmes ainsi que notre souveraineté et sécurité alimentaire ne peuvent se réaliser que si l’agriculture et l’élevage sont considérés comme des priorités », a-t-il déclaré.
Ousseynou Ndiaye s’est félicité de l’engagement pris par le ministre et a réaffirmé la volonté du CIRIZ de collaborer étroitement avec le gouvernement. « Nous proposons de signer des contrats-programmes avec l’État. Ces contrats incluront les engagements des acteurs et ceux des gouvernants. Ils feront l’objet d’évaluations annuelles à travers des bilans de campagne permettant d’identifier les réalisations et les manquements pour y remédier », a-t-il expliqué. Il a aussi suggéré une collaboration accrue avec d’autres services pour mobiliser des milliers d’hectares en faveur des jeunes, contribuant ainsi à réduire l’exode rural et le phénomène migratoire.
Mathieu Boche, directeur du Département agriculture, eau et climat à l’Agence française de développement (AFD), a rappelé que son organisation joue un rôle crucial dans le soutien au secteur rizicole. « Ce partenariat a permis d’accompagner et de soutenir directement plus de 14 000 exploitations agricoles au Sénégal et de contribuer à des résultats significatifs dans l’augmentation de la production rizicole au cours de la dernière décennie », a-t-il affirmé.
Pour l’AFD, ces assises sont une occasion pour renouveler son engagement envers la politique de souveraineté alimentaire du Sénégal. « Nous restons déterminés à accompagner le Sénégal dans ses efforts pour atteindre l’autosuffisance alimentaire », a conclu Mathieu Boche.
Auteur: Babacar SENE (correspondant) Saint-Louis
Publié le: Vendredi 17 Janvier 2025
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