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Infrastructures : Des préoccupations majeures sur l’equité territoriale, la gouvernance et le financement

Auteur: Yandé Diop

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Infrastructures : Des préoccupations majeures sur l’equité territoriale, la gouvernance et le financement

Le projet de budget 2026 du Ministère des Infrastructures est actuellement examiné en plénière par les Commissaires de l’Assemblée nationale. Bien que salué pour son ambition et son alignement avec l'Agenda National de Transformation Sénégal 2050 et la Stratégie Nationale de Développement (2025-2029), le ministère est sous pression. Les débats ont révélé des préoccupations majeures concernant l’ampleur de ses attributions, le financement, la gouvernance, et surtout l'équité territoriale.

Les parlementaires ont soulevé que le volume excessif des attributions du ministère est jugé trop vaste pour permettre une exécution efficace et rapide des projets. Ils ont recommandé l’élaboration d’une véritable lettre de politique sectorielle pour mieux encadrer les orientations de ce nouveau département.

Une forte dépendance aux financements extérieurs

Le budget prévoit que 98 % des crédits soient destinés à l’investissement, une performance unique parmi les ministères, mais qui a suscité des inquiétudes. Plusieurs députés ont pointé une dépendance trop marquée aux financements extérieurs dans un contexte de surendettement et de dégradation de la notation souveraine du Sénégal .

Le risque de retrait de certains partenaires techniques et financiers, illustré par le cas du FMI concernant le projet de la RN5, a été évoqué comme un signal d’alerte. En réponse, des propositions ont été faites pour développer des mécanismes de financements endogènes, notamment via des partenariats public-privé (PPP) impliquant la diaspora.

Inquiétudes sur la transparence et la gouvernance

La gestion des marchés publics a constitué un point sensible. Les Commissaires ont dénoncé les avenants répétitifs sur les contrats, les dépassements budgétaires récurrents et le risque de détournement de deniers publics.

Ils ont par ailleurs rappelé la directive présidentielle exigeant que 15 % des marchés soient réservés aux artisans locaux et ont exhorté le Ministre à veiller à son application effective. Le retard dans le remboursement de la TVA aux entreprises de BTP a aussi été déploré, car il affecte gravement leur trésorerie et ralentit l’exécution des chantiers.

Le défi criant de l’injustice territoriale

L’un des points les plus fortement débattus reste l’injustice territoriale perçue dans la répartition des projets. De nombreuses localités ont été citées comme étant laissées pour compte, notamment : Médina Yorofoula, Malem Hodar, Mbacké, Ndindi, Kaffrine, Sédhiou, Salémata, Koumpentoum, Gorée, Kédougou, Dindéfelo, Linguère, Vélingara et Bignona. Certains parlementaires ont jugé dérisoire le budget alloué aux routes dans ces zones, alors que le désenclavement reste un levier fondamental de développement économique et social pour ces régions .

Auteur: Yandé Diop
Publié le: Lundi 08 Décembre 2025

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