Cheikh Oumar Diagne sur la gestion du pouvoir: "Il y'a un partage du gâteau. Des gens m'ont dit que..."
Invité de Maimouna Ndour Faye sur la 7TV, l'ex directeur des moyens généraux de la Présidence a condamné le compagnonnage de circonstance entre l'actuel gouvernement et certains qui les critiquaient il y a encore quelques mois.
Selon Cheikh Oumar Diagne, le tandem Diomaye Faye - Ousmane Sonko devrait se méfier de certains de leurs collaborateurs. "Il y a des alliés contextuels. Ils avaient même combattu les gens de ce régime. Ils avaient ouvertement désigné les actuels gouvernants comme des aventuriers. Quand la roue a tourné, ils ont normalisé leur relation avec eux pour avoir leur part du gâteau. Et ce gouvernement les a reçus et leur a donné des responsabilités. C'est une chose que je condamne", dit-il.
Cheikh Oumar Diagne conseille également à Diomaye et Sonko de se méfier d'un autre type d'allié : les opportunistes. "Ils accompagnent tous les régimes. J'ai vu des gens qui étaient là depuis Abdou Diouf. Ils passent tous les régimes et accompagnent chaque président", lance-t-il.
L'ancien chef des moyens généraux de la Présidence pense cependant que le pouvoir devrait maintenir sa confiance au meilleur des aillés, ceux qui étaient là depuis le début, comme lui et allié de la première heure. "Je fais partie du premier type d'allié. J'ai accompagné ce gouvernement par principe. Je les ai accompagné avec mes propres moyens, mes relations et mes connaissances. Quel que soit leur agissement envers ma personne, moi, j'ai fais ce que j'avais à faire pour qu'ils arrivent au pouvoir (...) Mais aujourd'hui, tu vois des gens qui n'ont aucune compétence qui gèrent des postes", condamne Cheikh Oumar Diagne.
"C'est clair qu'il y a un partage du gâteau. C'est un fait. Plusieurs personnes ont placé des proches à certains postes. Pour l'anecdote, il y a beaucoup de gens qui se sont fâchés contre moi, parce que je n'ai nommé aucun membre de m'ont parti. Certains m'ont dit que ma manière de faire n'était pas la bonne, parce qu'ils devaient se nourrir. Je leur ait dit que non, nous devons servir", a raconté Cheikh Oumar Diagne.
Commentaires (44)
je ne veux plus entendre cette phrase.
Vive le Pastef. Seen liguey rafet ne.
C'est souvent le comportement de gens nuls, qui préfèrent cette posture, évitant ainsi toute resposabilité dans la gestion de la cité pour ne pas voir leur médiocrité découverte au grand jour.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle son compagnonnage avec le régime n'avait aucune chance de durer.
Aujourd’hui Pastef 200 milles opposition 4 millions
Le problème c’est quand il s’est mis à critiquer les tirailleurs sénégalais au moment même où le Président les célébrait solennellement avec tout le gouvernement, les FDS, les ambassadeurs, et j’en passe. Même s’il avait raison, ce n’était pas le moment, il faut vraiment être borné pour prendre le contrepied de son chef publiquement, quel que soit le degré de démocratie et d’ouverture, il y a un minimum de bienséance. Comme disait le président Wade (en substance) il vaut mieux avoir un adversaire intelligent plutôt qu’un allié non intelligent.
Or Mr Diagne n’avait pas raison, il avait même offensé les tirailleurs, sans coup férir ! Il a dit que ces derniers ont participé à mater les sénégalais, mais que pouvaient-ils faire d’autre en étant sous les drapeaux ? C’est comme si on disait que ceux qui font actuellement le maintien de l’ordre étaient des traîtres, alors qu’ils ne font que leur travail et utilisent la violence légale en cas de besoin. De plus il a fait un amalgame être tirailleurs et anciens combattants.
En conclusion, COD ne doit s’en prendre qu’à lui-même, dans la vie il faut être modeste. L’Afrique compte de très grands historiens et des savants de renom comme Cheikh Anta Diop, mais ils ne se sont jamais aventuré sur ce terrain. « Ya wara wakh yaniou saf boumoula takha wakh lo khamoul », ainsi parlait le grand Ndiaga Mbaye, paix à son âme.
Comment Diomaye et Sonko peut ils se séparer de tous les hauts fonctionnaires de xe pays en un temps.
Nous sommes tous des sénégalais
Donc depuis un moment il travaille à scinder Pastef.
BONNE NUIT
le marabout
L’allégeance personnelle devenue soumission publique
Par Icare
Le Sénégal entre dans une nouvelle ère politique, mais les vieux réflexes demeurent. Les
“Franc-Mara”, comme je les appelle, ce sont ces politiciens sénégalais qui, sous couvert de
pouvoir républicain, se prosternent devant les marabouts. La véritable responsabilité du
déclin national réside dans cette connivence entre le politique et le religieux, où chacun
trouve son intérêt au détriment du peuple.
Quel spectacle affligeant et triste que celui offert par le tout nouveau ministre de l’Intérieur
lors de sa visite à Touba. Continuité oblige, tradition maintenue : il semblait nécessaire, une
fois encore, de prouver son allégeance à une confrérie religieuse, sous les yeux d’un peuple
fatigué mais complaisant.
Ce rituel ne surprend plus personne. Mais on aurait pu espérer, de ceux qui ont bâti leur
légitimité sur la promesse d’une rupture, qu’ils osent enfin s’affranchir de ces symboles d’un
autre âge. Hélas, une promesse n’engage que celui qui y croit.
Je m’interroge : que signifie cette mise en scène répétée, où la République elle-même est
traînée dans la cour des guides religieux pour y plier le genou ? Ce n’est plus l’homme privé
qui visite son marabout par foi personnelle ; c’est l’État tout entier qui vient faire acte de
dévotion publique, confondant allégeance personnelle et soumission publique.
« Ils parlent de foi, mais agissent en marchands. »
Les politiciens de ce pays pactisent avec les religieux pour conserver leur influence. Et les
religieux, en retour, pactisent avec les politiciens pour maintenir leur mainmise sur les
consciences. C’est cette connivence malsaine que je nomme les Franc-Mara — ces
politiciens sénégalais qui ont troqué la souveraineté de la République contre la bénédiction
des marabouts. Ils ne servent plus l’État, ils le prosternent.
La responsabilité de la situation du Sénégal n’incombe pas à un seul camp : elle est
partagée. Ce sont ces deux pouvoirs — le politique et le religieux — qui, main dans la main,
ont bâti un système fondé sur la manipulation, la dépendance et la peur. Les uns exploitent
la foi pour asseoir leur pouvoir, les autres instrumentalisent le pouvoir pour renforcer leur
autorité spirituelle.
Ils exploitent l’ignorance, entretiennent la peur, vendent des promesses de paradis à ceux
qu’ils maintiennent dans la misère. Pendant ce temps, ils concentrent les richesses,
distribuent les faveurs et s’enrichissent sur le dos d’un peuple mystifié.
On nous dira que le guide s’occupe du spirituel. Fort bien. Mais alors, que vient-il faire dans
les calculs politiciens ? Pourquoi bénir des campagnes électorales, accueillir des cortèges
ministériels ou influencer les choix d’un peuple au nom de Dieu ? Cette alliance contre
nature entre pouvoir politique et autorité religieuse est le vrai mal du pays — une alliance
des contraires qui maintient le Sénégal dans un état d’infantilisation permanente.
Les Franc-Mara, nouveaux disciples d’un culte du pouvoir, ont trahi la nation. Ils servent le
démon de l’ambition et de l’hypocrisie. Ils parlent de foi, mais agissent en marchands. Ils
disent servir le peuple, mais s’en servent.
Quel gâchis ! Et quelle tristesse pour ce pays dont les fils, depuis des générations,
reproduisent les mêmes pactes toxiques. Le vrai problème du Sénégal n’est ni le peuple, ni
la pauvreté, ni même le manque de moyens — car le pays regorge aujourd’hui de
ressources, de pétrole, de gaz et de talents. Le vrai problème, c’est cette connivence entre
politiciens et marabouts, cette entente silencieuse qui freine toute évolution et étouffe toute
indépendance.
Ils ont échoué sur toute la ligne. Incapables d’amener le Sénégal plus loin, ils demeurent
prisonniers de leurs intérêts, de leurs privilèges et de leur hypocrisie. Leur échec collectif est
celui d’un système qui confond pouvoir et service, foi et commerce, autorité et domination.
Le jour où nous aurons le courage de rompre avec cette alliance, le jour où nous
comprendrons que la vraie rupture passe par la séparation du politique et du religieux, alors
seulement le changement sera possible. En attendant, les Franc-Mara continuent leur
messe du pouvoir, pendant que la République s’incline.
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