Le premier petit-fils de Seydi El Hadji Malick Sy à accéder au Khalifat de la branche de Tivaouane de la Tidianya, Serigne Mansour Sy a été rappelé à Dieu dans la nuit de samedi à dimanche. Une nouvelle triste qui a réveillé les Sénégalais mais qui pose aujourd’hui le problème de la succession. Une succession qui repose sur les épaules de Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Maktoume.
Frère cadet de seulement deux mois du défunt Khalife général des Tidianes, Serigne Cheikh Ahmeth Tidiane Sy Al Maktoume, aura aujourd’hui la charge de présider la Tidiania dans sa ramification de Tivaouane. Serigne Cheikh Tidiane ou Al Maktoum pour les disciples, sera désormais le continuateur de l’œuvre de son père Khalifa Ababacar Sy et de son grand-père Seydi El Hadji Malick Sy. Il est donc aujourd’hui «khalifayni li Malickine wa Aboubakryne» (NDLR : gérant des deux khalifats, celui de Malick et d’Aboubacar).
Pour cette exaltante, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy a un double privilège. D’abord la Tidianya, confrérie soufie, dont il est l’une des plus robustes sentinelles à travers le monde, est fondée par son homonyme, l’Algérien Aboul Abass Ahmad At-Tidjaani. Ensuite la confrérie a été largement propagée par son grand père El Hadj Malick Sy, grand hagiographe du Prophète de l’Islam (PSL), dont l’œuvre sera continuée par ses fils Aboubacar, Abdoul Aziz et son petit fils Mouhamadou Mansour.
L’héritier du trône est selon Cheikh Bacar Diagne de la Mission 313, «incompris de son peuple». Ce qui explique sans doute le mystère pour ne pas parler de l’énigme qui entoure aujourd’hui, son accession à la Khalifat. Serigne Cheikh a la singularité de passer pour un Homme à la trajectoire politico-religieuse, tumultueuse. En atteste son caractère, «imprévisible, nuancé et déroutant». Lui-même avait l‘habitude de renvoyer les fidèles auprès de Serigne Mansour qui à ses yeux, était le marabout. Mais depuis son retour de sa longue retraite spirituelle, Al Maktoum semble être entré dans une autre voix. Celle de la contestation qu’il a du reste menée en relation avec son fils Serigne Moustapha Sy.
Mais en tout état de cause, on peut retenir du désormais Khalife de Seydi El Hadji Malick Sy, «l’image du théosophe bien inspiré, totalement engagé dans des processus dont la dimension mystique et politique échappait à son contrôle». Mieux poursuit Cheikh Bacar Diagne, Serigne Cheikh est «un humaniste, qui s’est affranchi du conservatisme, si prégnant dans l’Islam au Sénégal, pour se donner une identité propre à lui : celle d’un homme d’ouverture qui ignore les frontières entre les confréries, mieux, celles également qui encadrent les religions elles-mêmes». Car pour Serigne Cheikh, «être trop musulman, trop juif ou trop chrétien, cela risque de nous encombrer dans le vide du sectarisme. Soyons partisans de Dieu, directement si nous voulons vivre en paix».
En cela, il respire l’expérience mystique des grands Cheikh tel que Khadimou Rassoul qui a pulvérisé toute forme d’intermédiation entre lui et son Créateur, jusqu’à afficher dans «Jawartou » qu’il a atteint la station singulière de «voisin de l’Architecte Suprême : Jaaril Badiih». Aussi, Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Maktoum était-il aimé de tous les fils du fondateur de la mouridya, qui rivalisaient d’ardeur à lui témoigner des considérations que lui- même acceptait avec humilité et intelligence. Humilité et intelligence sont d’ailleurs les deux qualités de cet homme de Dieu qui nous laisse espérer à l’instar du président Abdoulaye Wade, «une succession en toute sérénité à Tivaouane».
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