Dans quels cas peut-on parler d’infertilité ?
On peut parler d’infertilité en cas d’incapacité transitoire ou définitive pour un couple de donner naissance à un enfant vivant après un an de rapports sexuels normaux, réguliers et non protégés. Elle survient quand l’ovule et le spermatozoïde n’arrivent pas à se rencontrer ou quand la femme fait des fausses couches à répétition.
Quelles sont les causes ?
Chez la femme, les causes les plus fréquentes sont : les troubles de l’ovulation, les anomalies des trompes ou de l’utérus qui peuvent être les conséquences d’une malformation, d’une chirurgie pelvienne, d’une endométriose ou d’une infection.
Les étiologies masculines sont liées à des troubles de la spermatogenèse, à un obstacle sur les voies excrétrices ou à un trouble de l’éjaculation.
On peut schématiser en disant que la cause peut concerner la femme dans 30% des cas, l’homme dans 30% des cas, les deux dans 30% et enfin il ya 10% des couples où aucune cause n’est retrouvée et on parle d’infertilité inexpliquée. C’est pourquoi la prise en charge doit concerner les deux, en même temps et dès le début de la demande d’aide médicale.
Par ailleurs, les infections représentent la première cause d’infertilité en Afrique. Chez la femme, ces infections, quelles soient sexuellement transmissibles ou non peuvent altérer les trompes qui sont le lieu de la fécondation. Chez l’homme, les infections peuvent entraîner une détérioration du sperme ou une obstruction des canaux qui mènent les spermatozoïdes des testicules à l’urètre. Pour ces infections, les couples doivent être traités efficacement et précocement pour éviter les séquelles.
De plus, la confusion entre virilité et fertilité d’une part et la gêne éprouvée lors des prélèvements de sperme d’autre part font que beaucoup d’hommes sont réticents et retardent la prise en charge.
A ce propos Dakar se prépare à organiser le 4e congrès du Groupe interafricain d’étude de recherche et d’application sur la fertilité (Gieraf), du 13 au 16 février 2013. Ce groupe rassemble des spécialistes africains qui se battent contre l’infertilité en intégrant les avancées médicales dans ce domaine comme Procréation Médicalement Assistée (Pma).
Pouvez-vous nous parler de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) ?
Les actes de Pma sont au nombre de trois : il s’agit de l’insémination artificielle, la fécondation in vitro et l’ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection). L’insémination artificielle avec sperme de conjoint (Iac) est indiquée lorsque la femme a au moins une trompe normale et l’homme un nombre suffisant de spermatozoïdes mobiles. Trente six heures (36h) après une ovulation induite par des injections, le sperme est recueilli au laboratoire, préparé, et injecté dans l’utérus. C’est aussi la technique proposée lorsque la femme est séropositive pour le Vih et l’homme séronégatif avec une fertilité normale du couple pour éviter la transmission du Vih au mari. Son taux de succès est de l’ordre de 15%.
La fécondation in vitro (Fiv) est pratiquée quand l’ovule et le spermatozoïde ne peuvent pas se rencontrer dans la trompe. La fécondation est alors faite au laboratoire. Elle est indiquée chez les femmes qui ont des problèmes de trompes, dans l’infertilité inexpliquée prolongée et les troubles de l’ovulation quand plusieurs tentatives des autres traitements n’ont pas abouti à la grossesse.
Enfin l’Icsi est utilisée dans les cas d’infertilité masculine et en cas d’échec de fécondation in vitro. C’est la technique qui consiste à injecter directement le spermatozoïde dans l’ovule.
C’est aussi la technique qui offre plus de sécurité quand l’homme est porteur du Vih et ou de hépatite B ou C.
Les taux de succès de la Fiv ou de L’Icsi sont de 25 à 30%. Plus la femme est jeune, plus les chances de succès sont grandes. Ces actes peuvent être réalisés avec les gamètes du couple ou après don de sperme ou don d’ovules. Ces techniques sont proposées aux couples infertiles, quand les traitements plus simples ne peuvent pas être appliqués ou quand ils ont échoué.
Pour rappel, la Pma est pratiquée à Dakar depuis plusieurs années avec de bons résultats. Malheureusement, beaucoup de couples ne le savent pas et continuent d’aller à l’étranger afin de bénéficier de ces techniques. Notre ambition est de développer davantage la Pma au Sénégal pour permettre aux couples de le faire en restant dans leur environnement familial et professionnel, ce qui signifie moins de stress et moindres coûts.
Le congrès de février sera une occasion d’échange d’expérience pour les spécialistes qui luttent contre l’infertilité et une opportunité pour informer la population sur les possibilités de traitement de l’infertilité au Sénégal et en Afrique.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion
Règles de la communauté :
💡 Astuce : Utilisez des emojis depuis votre téléphone ou le module emoji ci-dessous. Cliquez sur GIF pour ajouter un GIF animé. Collez un lien X/Twitter ou TikTok pour l'afficher automatiquement.