Dakar, 29 mai (APS) - Certains auteurs d’accidents graves de la circulation ‘’doivent être traduits’’ devant la cour d’assises, a estimé samedi Maître Fatima Sall, avocate à la cour à Dakar.
‘’Ces dérapages doivent être mis dans le lot d’actes criminels’’, a estimé Me Sall, en marge d’une session de formation destinée aux journalistes et chroniqueurs judiciaires.
‘’Leurs actes ne sont ni plus ni moins que des crimes’’, a-t-elle jugé, en faisant allusion aux récurrents accidents de la circulation dans lesquels sont impliqués des camionneurs.
Pour Me Sall, ‘’les véhicules sans freins conduits par des personnes qui foulent au pied les règles du code de la route (…) sont des armes ambulantes’’.
Réagissant suite aux accidents qui ont fait de nombreuses victimes ces derniers jours notamment à Dakar, Maître Fatima Sall estime qu’il s’agit ‘’d’infractions criminelles graves’’.
‘’Un homme bien portant, qui a conscience que son camion est dépourvu de freins et souffre d’un défaut d’entretien technique, cet homme-là se décide de se mettre dans la circulation, il fausse mortellement des innocents et on dit que c’est de l’homicide involontaire. Où est l’acte involontaire ici ?’’, s’est-elle interrogée.
Pour Fatima Sall, au vu de la gravité des actes commis, les automobilistes s’en tirent très souvent facilement. ‘’Une fois leur forfait commis, on les attrait devant la barre, on les condamne à une peine avec sursis ou 15 jours de détention ou encore on leur retire leur permis de conduire durant quelques jours parce que le juge estime tout simplement que c’est de l’homicide involontaire’’, a-t-elle dénoncé.
Me Sall, qui a pris part à l’atelier de formation, a présenté une communication sur les recours en matière de procédure pénale. Pour elle, la loi sur l’homicide involontaire doit être révisée et réformée.
‘’Le droit ce n’est pas un dogme, ce n’est pas la Bible, ce n’est pas le Coran : il n’est pas figé. Cette loi est désuète et devrait être revue en profondeur. Les accidents de circulation doivent faire l’objet d’un examen au cas par cas’’, a affirmé l’avocate.
‘’Le médecin qui quitte son bureau et fausse involontairement un piéton ne doit pas être jugé dans les mêmes conditions qu’un camionneur qui commet la même faute, mais ayant conscience que son camion souffrait d’un déficit d’entretien technique, ne possédant aucune lampe encore moins de freins’’, a toutefois nuancé Me Fatima Sall.
Auteur: APS
Publié le: Dimanche 29 Mai 2011
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