Le réseau d'individus et d'organisations de jeunes et de femmes engagés, CAJUST (Citoyens actifs pour la justice sociale), a tenu, ce vendredi à Thiès, un atelier de plaidoyer pour un renforcement de la législation sur les émissions de méthane au Sénégal.

Dans le contexte de l'exploitation pétrolière et gazière au Sénégal, notamment à Saint-Louis et Kayar, cette rencontre a réuni des experts et acteurs de la société civile venus de ces deux localités où se déroule l'exploitation de ces ressources. Ces derniers seront formés afin de pouvoir mener un plaidoyer sur le méthane.

Selon le chargé de projets à CAJUST, Ibrahima Mbacké, ce plaidoyer est crucial et il vise à favoriser le renforcement du cadre de vie juridique et institutionnel encadrant la gestion des émissions du méthane.

"Le méthane est un gaz à effet de serre très puissant. Il est 80 fois plus nocif que le CO₂. Il provient de l’activité humaine, notamment dans les secteurs pétrolier, gazier, mais aussi agricole", a-t-il fait savoir.

Il a souligné que le méthane présente plusieurs risques pour les populations : la pollution de l’air, les risques sanitaires (maladies respiratoires, etc.), un impact climatique aggravé et une absence de protection légale.

Ibrahima Mbacké a signalé qu'au Sénégal, il n'y a pas de cadre juridique spécifique pour encadrer les émissions de méthane. "Le Code de l’environnement mentionne les gaz à effet de serre et interdit le torchage (brûlage de gaz) sauf exceptions, mais ce n’est pas assez strict ni spécifique", a-t-il dit.

Pour lutter contre ce phénomène, CAJUST plaide pour la mise en place d’une loi claire sur les émissions de méthane, le renforcement de l’interdiction du torchage, la sensibilisation et la formation des communautés locales (Saint-Louis et Kayar). CAJUST croit qu'on doit aussi mettre la pression sur l’État pour qu’il réglemente ce gaz.

"Il est temps que le Sénégal élabore une politique nationale sur le méthane, pour protéger l’environnement, la santé des populations et respecter ses engagements climatiques", a conclu le chargé de projets.