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PELERINAGE 2011, ACCUSÉ DE COMPLICITÉ DE VOL D'OR DE 30 MILLIONS DE FCFA « Babacar Thiam est pris en otage »

Auteur: LObservateur

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Dans l’affaire de vol d'une tablette d'or de 30 millions de F Cfa, la vidéo, le boutiquier Ziad, le Consul Cheikh Guèye disculpent Babacar Thiam. Mais son seul tort a été d'avoir parlé aux deux présumées voleuses. Une accusation «légère», qui fait croupir en prison cet encadreur religieux de l’agence Bosséa Voyages, partenaire d’Express mail service (Ems), une filiale de la Poste.

Voici le genre d’histoire qui brise le cœur, émoustille l'envie de révolte. Babacar Thiam croupit en prison à Djeddah (Arabie Saoudite), pour avoir été mouillé dans une affaire de vol d'une tablette d'or d'une valeur de 30 millions de FCFA. Le pèlerin sénégalais encadreur religieux de l'agence Bosséa Voyages, qui travaille lors de chaque pèlerinage avec Express Mail service (Ems) une filiale de La Poste, a eu la malchance de parler aux deux présumées voleuses à l'intérieur de la boutique. Depuis lors, il est en détention et son sort risque de se corser, de l’avis de Cheikh Guèye, Consul du Sénégal à Djeddah, si les autorités sénégalaises ne font rien pour le tirer de ce pétrin. «Les procédures pour les jugements en Arabie Saoudite sont très longue. Si on ne fait rien pour lui, il risque de passer six mois en prison avant d'être jugé. Parce qu'en Arabie Saoudite, tout dépend des caprices des juges», craignait-il dans, L'Observateur (n°2449 du lundi 21 novembre 2011). 

En attendant de le tirer d'affaire, L'Observateur a essayé d'en savoir plus sur le Sénégalais que la guigne a poursuivi jusqu'à Djeddah pour le rattraper. 

Babacar Thiam est un presque sexagénaire (il a 57 ans); de petite taille, teint noir, qui porte des cheveux poivre sel sur le chef, une barbe de trois jours et une moustache. Dans le civil, il est formateur en arabe à l'Ecole de formation des instituteurs (Efi) de Thiès. En marge de ses activités éducatives, il vit la religion en plein temps. «C'est un homme de Dieu, qui passe le plus clair de son temps à faire des conférences religieuses et c'est ce qui a fait que nous l'avons pris comme missionnaire. Il est devenu, au fil du temps, un personnage clé dans le dispositif du partenariat entre Bosséa Voyages et Ems», renseigne Mariam Ndiaye, la gérante de l'agence de voyages. 

La dame qu'on trouve chez elle à Bène-Tally a débarqué à Dakar dans la nuit du lundi au mardi à 5 heures du matin, éreintée de l'éprouvant voyage de La Mecque, mais le cas de son encadreur religieux empoisonne sa vie, rend son retour désagréable. «Depuis que l'affaire a éclaté, je suis restée trois nuits sans fermer l'œil, sans manger. Depuis hier, je suis sous traitement médical. C'est le défilé des gens à mon domicile, d'autres appellent au téléphone. A La Mecque, les gens ont pleuré, d'autres sont tombés en syncope quand ils ont appris la nouvelle de son arrestation ...C'était terrible. Cette affaire me laisse pantoise, car je ne m'y attendais pas», raconte d'un ton triste et préoccupé, Mariam Ndiaye. 

Dans le lot des pèlerins revenus de La Mecque et qui ont côtoyé le guide religieux, une dame, membre d'une. grande famille maraboutique, ne manque pas de faire ce témoignage sur l'encadreur religieux arrêté pour complicité de vol. «Il faisait plus que le travail pour lequel il était envoyé à La Mecque. Il lui arrivait de prendre des pèlerins, et j'en faisais partie, pour les accompagner faire le Tawaff (faire le tour de la Kabba). Il n'était pas tenu de le faire pour chaque pèlerin, mais il le faisait pour moi et ne demandait aucune contrepartie financière», insiste la dame trouvée dans une villa d'un quartier huppé de Dakar. Les hommes et femmes qui ont fréquenté Babacar Thiam le crayonnent comme quelqu'un qui abhorre le luxe et le lucre. «Je le connais depuis trois ans, jamais je n'ai senti chez lui un penchant pour les choses matérielles. Ce n'est pas le genre qui court derrière le clinquant. Il est loin de ses préoccupations», renseigne la gérante de Basséa Voyages. 

Aujourd'hui, alors que les 100 pèlerins convoyés par Bosséa Voyages en partenariat avec Ems sont tous rentrés, seul manque à l'appel, l'encadreur religieux Babacar Thiam. Mais les responsables sont en train de taper à toutes les portes pour que les cho¬ses bougent au sommet de l'Etat du Sénégal. «Déjà mon mari a rencontré un frère du ministre des Affaires étrangères, Madické Niang. Je cherche pour ma part, à avoir un rendez-vous avec des autorités de Touba. Nous essayons de joindre le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, parce que Babacar est de Guinguinéo dont il est le maire. Vraiment, je demande à toutes les bonnes volontés susceptibles de l'aider de le faire, parce qu'il n'a rien à voir dans cette histoire. Si les Saoudiens veulent être remboursés, l'Etat peut bien débourser 30 millions de F CFA pour sauver cet homme de Dieu», implore la gérante de Bosséa Voyages 

Si Madame Mariam Ndiaye est si convaincue de l'innocence de son collaborateur, c'est que le commerçant du nom de Ziad qui accuse Babacar Thiam de complicité, lui a juré sur le Saint Coran que le Sénégalais n'a rien pris. Mais que son seul tort (?) a été d'avoir parlé aux deux présumées voleuses. Une accusation «facile», qui fait sortir de ses gonds El Hadj Mansour Guèye, ancien directeur général d'Ems Sénégal, qui a lancé ce produit Pèlerinage. «Ce qui est arrivé à Babacar Thiam est tout simplement une prise d'otage. On n'a jamais accusé une personne sur une base aussi simpliste. M. Thiam ne connaît même pas les deux présumées voleuses à qui il a parlé dans la boutique», témoigne-t-il, exaspéré. 

Aujourd'hui, la famille de «Oustaz» Thiam est dans l'expectative. Son épouse, trouvée dans le populeux quartier de la Médina, n'a pas voulu placer un mot. Mais visiblement, elle a le cœur meurtri, la voix étouffée par l'inquiétude, l'esprit tourné très loin vers son Babacar ... 

Auteur: LObservateur
Publié le: Mercredi 23 Novembre 2011

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