Même si il est une prison, le camp pénal de liberté offre des conditions de détention moins dure que celles qu'on rencontre dans les autres maisons d'arrêt. Les pensionnaires bénéficient jusqu'à trois visites par semaine.

Le camp pénal de liberté 6 accueille des femmes qui ont commis des délits mineurs. Avec un effectif de 98 prisonnières actuellement, elle dépasse rarement 120 détenues selon la directrice Agnès Ndiogoye. Quoique les conditions de vie sont probablement meilleures que dans les autres prisons du pays. Le fait que les femmes soient elles-mêmes chargées de l'entretien est certainement la cause de la propreté des lieux. À l'entrée aucune mauvaise odeur n'est détectée, dans l'ensemble ce cadre pourrait même paraître agréable si ce n'était pas une prison. Les détenues disposent d'un service socio-éducatif depuis 2009, la directrice informe qu'il sert à renforcer les liens sociaux et familiaux. C’est aussi un espace où on leur dispense des cours d'alphabétisation,de catéchisme et de Coran. La directrice estime qu'il y a, depuis quelques années, une évolution dans le milieu carcéral "nous ne sommes plus des portes-clefs comme on disait avant, nous travaillons de plus en plus pour leur réinsertion sociale. Certaines arrivent ici analphabètes et avant leur sortie, elles apprennent à lire et à écrire". Les prisonnières ont le choix entres plusieurs activités, elles peuvent bénéficier d'une formation en couture, en coiffure, en teinture ou en transformation de fruits et légumes. Une salle polyvalente est mise à leur disposition pour les travaux. Cette dernière sert aussi de bibliothèque. Grâce à l'appui de l'association Keur Arame Japale le salon de coiffure a pu être repeint et entièrement équipé. Une formatrice leur apprend tous les jours les techniques de coiffure. Parmi les 98 détenues, 30 femmes ont été choisies pour suivre ces cours. "Nous les avons séparé en 2 groupes de 15 car c'est le nombre que le salon peut contenir. Un groupe passe le matin et un autre le soir" nous explique la directrice. 

Cependant les prisonnières ne se coiffent qu'entre elles et parfois elles s’exercent sur les gardiennes. Pareil pour les produits quelles transforment ainsi que les habits qu'elles confectionnent et les chaussures qu'elles perlent. 

Par ailleurs, le problème qu'on y rencontre est commun à toutes les prisons, l'étroitesse des cellules. Il n'existe que 4 chambres, 1 moyenne, 1 grande et 2 petites. Une 5e chambre a été construite grâce à la coopération française et sera aménagée par Keur Arame Japale. Toutefois elle sera réservée aux mineures. Cet état de fait, la directrice de la prison la déplore : «nous aurions aimé avoir une prison beaucoup plus large afin de pouvoir les prendre en charge individuellement. Il y a 10 à 15 personnes par chambre et elles dorment à deux sur un matelas ». 

D’un autre coté la directrice pense que c'est mieux que ce que la plupart des prisonnières ont laissé dans leurs foyers. Chaque cellule est dotée d'un ventilateur, d'une télé et d'un lecteur DVD. Les toilettes se trouvent dans une autre pièce communicante, elles sont carrelés et très bien entretenus par les détenues elles mêmes. Une grande cuisine avec tous les équipements nécessaires a été également construite par la coopération française. 

Contrairement aux autres prisons, les femmes reçoivent plus de visites, « elles ont 3 visites par semaine, une manière de permettre à celles qui ont des enfants d'êtres plus proches d'eux. Elles reçoivent aussi la visite de leurs parents et de leurs avocats » avance Mme Ndiogoye. 

Anne Marie AGBOTON (Stagiaire)