Pour la première fois depuis les attentats de Paris en janvier dernier, des journalistes ont eu accès à l'imprimerie CTD située à Dammartin-en-Goële où le GIGN a donné l'assaut contre les frères Kouachi.

Michel Catalano est retourné avec les équipes de l'émission "Complément d'Enquête" (diffusée jeudi à 22h20 sur France 2) sur les lieux des faits. Le patron de l'entreprise a été l'otage des terroristes pendant plus d'une heure et reste la dernière personne à les avoir vus vivants.

La planque de Lilian

À l'intérieur de l'entreprise, tout est resté en l'état: les impacts de balle, les vitres brisées, les plafonds arrachés, les médicaments qui ont permis de soigner Saïd Kouachi, blessé au cou. La scène n'a pas changé. 

Le patron de l'imprimerie montre aussi le meuble sous l'évier dans lequel son graphiste, Lilian, s'est réfugié lors de l'arrivée des tueurs, sur conseil de son patron. "Ma seule préoccupation était de tout faire pour qu'ils n'aillent pas au bout du couloir et qu'ils ne trouvent pas Lilian", explique-t-il.

"Oui, ils m'ont demandé si j'étaif juif"

Toujours très ému et marqué, Michel Catalano a livré un témoignage bouleversant. L'homme révélera aussi que les deux terroristes lui ont demandé... s'il était juif. "Oui, ils m'ont posé cette question. Ils étaient plutôt menaçants. Si j'avais répondu oui, je ne sais pas ce qu'il se serait passé", reconnaît-il.

Aujourd'hui, Michel Catalano tente de remettre son entreprise sur pied. Il a reçu 100.000 euros de dons après un appel relayé en France et bénéficie du soutien de l'État. "J'aimerais pouvoir me reconstruire, mais tant que l'imprimerie n'aura pas redémarré, je ne pourrai pas me reposer".