Ayant le même nom et prénom que l'actuel Premier ministre, la première adjointe au maire de Bignona Ousmane Sonko a intrigué bon nombre de Sénégalais dès son apparition sur la liste de Pastef dans ce département du sud du pays.Mais pourquoi cette enseignante de formation porte-t-elle ce nom ? Elle est née dans une famille où sa mère a rencontré des difficultés pour avoir un enfant de sexe masculin après son aîné. Un sage lui a conseillé de donner à son enfant un prénom masculin afin d'attirer un garçon dans la famille. Ses parents ont suivi ce conseil, et quelques années plus tard, sa mère a donné naissance à un garçon, Yaya Sonko.Après sa rencontre avec le leader du Pastef, Madame Diédhiou, est devenue la première responsable du parti à Bignona.Ainsi, après son élection en tant que député, Ousmane Sonko, 44 ans, dit être consciente des problèmes de son département tels que notamment l'accès à l'électricité, l'eau, les routes et les services de santé.Amadou Lamine Diouf, député non-voyant: Quand l'inclusion brise les barrières politiques
Parmi les 130 nouveaux parlementaires de Pastef, il y a un profil particulier : celui de Amadou Lamine Diouf, premier député non-voyant à siéger à l'Assemblée nationale. Un choix clairvoyant, saluent les observateurs.Il est le coordonnateur du Pastef au Maroc, où il vit depuis 1988 avec son épouse et ses enfants. Technicien supérieur en génie électrique, le quinquagénaire a grandi à Dakar, entre le Centre-ville, la Médina et le Point E, où il a fait ses études primaires et secondaires.
Il n‘a jamais milité dans un autre parti que Pastef. Et s’il s’est engagé dans cette voie vers 2016, c’est pour, dit-il, « ne pas consentir à la situation qui prévaut au Sénégal depuis un certain temps, mais aussi pour améliorer les conditions d’intégration, d’installation ou de retour des Sénégalais de la diaspora ».Aujourd'hui, le néo-député a juré de ne pas décevoir la confiance de ses concitoyens, malgré ses difficultés physiques. Selon lui, le choix porté sur sa personne « ne doit pas surprendre les Sénégalais, ni être vu comme un événement ». Car, dit-il, « depuis que j’ai perdu la vue, j’ai tout fait pour exister comme tant d’autres. Perdre la vue, c’est juste perdre un sens, mais cela m’a permis de développer d’autres facultés qui ont remplacé ce sens perdu ».Amadou Ba (Pastef) : l’avocat de la réforme à l’assemblée nationale
Juriste de formation, Amadou Bâ est titulaire d’un DEA de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et a poursuivi ses études à l’Université de Reims, en France. Pendant 20 ans, il s'est engagé dans l’accompagnement juridique des demandeurs d’asile, des jeunes en insertion et des sans-abri. Cette expérience lui a permis de constater les inégalités entre pays développés et sous-développés, renforçant son ambition de contribuer au développement de l’Afrique.Revenu au Sénégal en 2015, il a rejoint Pastef après sa rencontre avec Ousmane Sonko. Fondateur des premières cellules du parti à Thiès, il s’est démarqué par son implication dans les campagnes de proximité. Député remplaçant lors de la précédente législature, il milite pour une réforme profonde de l’Assemblée nationale. Il prône la reddition des comptes, la mise en place effective de la Haute Cour de justice et le renforcement des capacités des députés avec en toile de fond l’indépendance de l’institution parlementaire.Alla Kane : l’inflexible révolutionnaire de la 15e législature
Alla Kane, doyen d’âge de la 15e législature sénégalaise, incarne un engagement politique et syndical sans faille. Âgé de 87 ans, cet enseignant de formation, originaire de Gatte, dans la région de Diourbel, se revendique « fils du peuple ». Pionnier du Parti africain de l'indépendance (PAI), il a payé un lourd tribut à ses convictions, incluant sa radiation de la fonction publique pour activités politiques.Formé à l’école publique de Diourbel dès 1944, Alla Kane embrasse très tôt les idéaux révolutionnaires. Son engagement s’intensifie avec son adhésion au PAI en 1957, premier parti à réclamer l’indépendance immédiate de l’Afrique de l’Ouest. Défenseur acharné des droits des paysans et des travailleurs, il a structuré et massifié le parti dans sa région natale.Formé militairement à Cuba, il revient avec le grade de commandant pour organiser la lutte clandestine. Déterminé à combattre les injustices, il milite activement au sein de plusieurs coalitions, jusqu’à rejoindre Pastef en 2021. Père de neuf enfants, il appelle les jeunes à poursuivre une lutte disciplinée et résolue pour la transformation de la société sénégalaise.
Anta Babacar Ngom : la relève politique s’écrit aujourd’hui
Une ascension éclair. Anta Babacar Ngom, 40 ans, a fait son entrée en politique en août 2023 en lançant le parti Alternative citoyenne pour la relève (ARC). Élue députée sur la liste nationale de la coalition « Samm Sa Kaddu » lors des élections législatives du 17 novembre 2024, elle incarne une dynamique de renouveau politique. Seule femme candidate à la présidentielle de 2024, elle avait recueilli 0,34 % des suffrage.À travers son mandat, elle ambitionne de consolider son appareil politique tout en maintenant son engagement dans l’opposition.Tahirou Sarr : le nationalisme de la division
Leader du parti Les Nationalistes, Tahirou Sarr fait son entrée à l’Assemblée nationale après avoir marqué de son empreinte la campagne des législatives du 17 novembre 2024 par son discours haineux et xénophobe assumé. Ancien allié d’Ousmane Sonko, il a su capter les voix d’une frange radicale de l’électorat, avant de sombrer dans la polémique en prônant une préférence nationale et en dénonçant la présence étrangère au Sénégal.Membre de la coalition « Diomaye président » lors de la présidentielle, le néo-député s’est retrouvé sur un terrain glissant après que son discours a été qualifié de « dangereux » par le Premier ministre, qui a clairement pris ses distances avec lui. Ce rejet a symbolisé la rupture définitive entre les deux hommes.Aminata SARR, Léna THIOUNE et Moustapha TOUMBOU
Commentaires (0)
Participer à la Discussion