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Mort d'Hissène Habré : Les Chambres africaines extraordinaires, une juridiction d'exception

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Le juge malien Wafi Ougadeye, président de la CAE, prononce la sentence dans l'affaire de l'ancien dictateur tchadien Hissène Habré le 27 avril 2017 à Dakar. AFP - SEYLLOU

Cinquante six jours d'audience, 93 témoins, le tout devant une Cour de justice inédite créée spécialement par l'Union africaine… Le procès d'Hissène Habré a été historique. Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) ont suscité de nombreux espoirs quant à l'autonomie de la justice internationale du continent africain.
C'était la première fois qu'un chef d'État africain était jugé dans un autre pays du continent que le sien. Les Chambres africaines extraordinaires , créées spécialement par l'Union africaine et le Sénégal pour juger les crimes d'Hissène Habré, ont symbolisé la potentielle capacité du continent africain à réparer lui-même les atrocités commises sur son sol.
La communauté internationale, craignant que la justice tchadienne ne puisse accorder un jugement équitable à l'ancien président, s'est toujours opposée à l'extradition d'Hissène Habré vers son pays natal. Mais d'un autre côté, malgré l'ordre de la Cour de justice internationale, la justice sénégalaise s'est déclarée incompétente à le juger, il fallait donc inventer une troisième voie pour que le procès puisse avoir lieu.
Ces CAE sont alors apparues comme le salut des victimes des dictatures sur le continent africain, loin de la Cour pénale internationale si décriée, proche des familles et des plaignants.
Il aura fallu une alternance politique à Dakar et l'élection de Macky Sall pour que les démarches soient enclenchées, mais le succès est réel. Un budget maîtrisé, -8,5 millions d'euros-, et un verdict rapidement donné. Seul bémol, la démarche effraie les chefs d'État africains et dirigeants de l'Union africaine qui ont clairement indiqué à l'avenir ne pas vouloir risquer de se retrouver devant un tel tribunal.
Les audiences mouvementées d'Hissène Habré
Durant son procès face à cette juridiction d'exception, Hissène Habré et ses avocats font de cette Cour inédite une cible : l'ancien président dénonce une structure juridique illégale. Il a opté pour l'obstruction et le mutisme dans sa stratégie de défense et déclenché des mouvements de soutien dans les rues de Dakar. Il a ensuite refusé de se rendre aux audiences.
Le 7 septembre 2015, il est amené de force dans la salle se débattant et criant le point levé « à bas l'impérialisme ». Les images sont fortes, on y voit Habré enturbanné et en boubou blanc porté par 6 policiers sénégalais vers le box des accusés.
Durant le reste du procès, Hissène Habré est resté muet, la bouche dissimulée par son turban et les yeux cachés derrière des lunettes noires. Une attitude désinvolte durant un procès hors norme, qui s'est conclu par sa condamnation en première instance et en appel, à la perpétuité.
Auteur: RFI
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Comments

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    il y a 3 ans

    Vraiment la mort peut être source de délivrance, avec la méchanceté des hommes, Habre même s'il est coupable ce dont on l'accuse, il s'est repenti et l'a regretté. Dans l'exercice du pouvoir avec la fougue de jeunesse un président peut être emmener à faire des excès qu'il regrettera toute sa vie, j'essaie pas de justifier certains actes mais toujours est il que le contexte y joue beaucoup. Expl du président macky est récent, prenant le pouvoir il a activé la crei pour traquer les voleurs de la République si on début tout le monde a applaudi à la fin il s'est retrouvé avec bcp de critiques. Même si c'est mérité du fait de la gestion de ces dossiers.  Si nous étions dans un contexte de guerre avec des trahisons de collisions avec l'ennemi, les tribunaux allaient prononcés des condamnations à mort.   

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    il y a 3 ans

    Chambre africains extraordinaires un machin inventé pour humilier Habré qui avait dit non à la France.Qu’est que différencie Habré avec les dictateurs africains soi disant démocrates alors qu’il son pires, ldes milliards destinés à construire des hôpitaux disparaissent,la jeunesse prends le chemin de l’Atlantique et meurt en mer ou dans le désert parce que leur dirigeants ont détourné tout l’argent elle  n’a plus aucun espoir 

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    il y a 3 ans

    Cette cour n'a rien d'africaine,elle est strictement franco-sénégalaise./

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    reply_author il y a 3 ans

    La Soi-disant chambre africaine n'est qu'une justice à deux vitesses largement instrumentalisée par la France et la Belgique, deux pays qui ont commis des crimes odieux en Afrique.  Et ces deux pays, surtout la France, continuent de contrôler et d'appauvrir les pays francophones.  Un proverbe dit que le poisson qui pense que le pêcheur qui lui jette une miette d'appât l'aide se trompe.  C'est pareil avec l'aide française aux pays francophones.  

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