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[Focus] Tatouages gingivaux : La pratique traditionnelle se meurt, le modernisme prend la relève…

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Tatouages gingivaux : La pratique traditionnelle se meurt, le modernisme prend la relève…

Les tatouages gingivaux est une épreuve douloureuse qui honore la fille et sa famille. Jadis, elle marque le changement de statut de la jeune fille. De nos jours peu de filles sont prêtes à supporter cette douleur pour avoir un sourire ravageur. Pourtant cette pratique en perte de vitesse a ses vertus. 
Le tatouage de la gencive appelé en wolof « diamou » est dans une période d’incertitude. Dans un passé récent, des femmes ayant du métier utilisaient des aiguilles pour piquer sur les mâchoires de la jeune fille. C’était quasi-obligatoire. La pratique n’est pas seulement un signe extérieur d’ornement. Cette épreuve confère à la jeune fille un autre statut au sein de la société ou tout du moins, elle fait un saut dans son existence.   
Une épreuve douloureuse que ces filles parvenaient à supporter pour un sourire plus éclatant et aussi pour ne pas déshonorer leur  famille. Le tatouage gingival n’est pas pourtant enterré. On peut même dire qu’il se perpétue sous d’autres déclinaisons.  
La tradition se perpétue avec des actrices de l’art. La modernité et le souci de préservation de santé poussent les femmes et les filles à solliciter les dentistes. C’est dans ces cabinets, que la couleur du vermeil des mâchoires laisse place à la noirceur. Il faut se faire remarquer et aimer avec les mâchoires noires. 
Actuellement avec un peu de recul, on peut mesurer l’endurance et la souffrance des femmes et des filles. Les tatoueurs appliquent des aiguilles sur toute la surface des gencives. Cette douleur de l’honneur et de la beauté en vaut bien la chandelle.  
Des dames comme Fatou Mbaye se font des piqûres de rappel. Elle s’est rendue quatre fois chez la tatoueuse. Le dernier rendez-vous remonte à février dernier. Elle a fait son premier acte à l’âge de 16 ans. Selon elle,  c’est une opération très douloureuse. Elle  requiert beaucoup de courage. L’acte est facturé à 500 F Cfa. A l’âge de 16 ans, elle a été soumise malgré. Actuellement, la quadragénaire tatoue ses gencives,  bon gré. Au fil des séances, elle ne ressent plus de douleurs des aiguilles. Elle connaît les parties de la gencive la plus sensible aux piqûres. La sensation de douleur est plus forte au milieu que sur les côtés.  «  Il faut en effet sectionner à coups d’aiguilles, le nerf qui relie la gencive supérieure à la lèvre supérieure », note-t-elle. Par cet acte, la tatoueuse vise à donner plus d’apparence de la dentition pendant le sourire, gage de séduction chez la femme.
A l’aide d’une dizaine d’aiguilles solidement nouées avec du fil, la praticienne, grâce aux coups répétitifs, injecte une matière noire enduite au préalable. La partie concernée est ensuite piquetée à l’aide des aiguilles. 
«Un mélange d’arachides grillées jusqu’à la carbonisation, et du beurre de karité, cette matière noire est encore appelée (Pimpi) », explique  Penda  Dia, une tatoueuse d’un âge avancé, exerçant à son domicile au quartier liberté 2. Au sein de leur famille, le tatouage se transmet de mère en fille et au fil des générations. Autrefois, raconte la gardienne de la tradition, les épines végétales étaient utilisées. Elle a capitalisé une trentaine d’années. Elle parle de son métier avec maîtrise et une dose de nostalgie.  
L’esthétique, c’est aussi le naturel 
Ce n’est pas sûr qu’elle puisse continuer de pratiquer ce métier. La raison, les filles n’ont pas la même perception sur la noirceur de la gencive. D’autres ne sont  pas prêtes à tous les sacrifices. 
« Mon sourire, il est juste bon comme ça. Je ne n'essaierai  jamais au tatouage  pour un prétexte esthétique », a confessé Dieyna Cissé, jeune dame habitant à Grand-Yoff.  Le tatouage n’enchante pas aussi Kadia Pouye. Elle a ses raisons. Cette dame qui réside à Yoff, n’aime pas se mettre en marge des préceptes religieux. « Dieu a fait que j’ai naturellement des gencives noires. C’est pourquoi je ne l’ai jamais fait. Si elles étaient roses, j’allais me les faire tatouer parce que  le sourire est plus rayonnant avec une gencive noire
Jusqu’à un passé récent, le tatouage gingival était une obligation pour toutes les jeunes filles arrivées à l’âge de la puberté », avance Kadia Pouye. 
Au-delà de la douleur, l’honneur 
Hawa Sow a vécu cette période. Elle pense que  le sourire fait partie des critères de beauté. C’est pourquoi, arrivées en âge de se marier, les filles devaient obligatoirement se faire tatouer la gencive pour attirer l’attention des prétendants. C’est l’avis de Hawa Sow. «Le tatouage permettait aussi de mesurer la capacité d’endurance de la femme, car quiconque ne pouvait pas résister à la douleur des aiguilles sur la gencive n’était pas capable d’être une bonne mariée», ajoute la sexagénaire. Les femmes qui passent cette épreuve sont mieux considérées. L’inverse est assimilé au déshonneur. Celles qui ne résistent pas à l’application des aiguilles, sont victimes de railleries durant leur existence. 
 «Je n’ai jamais vu ou entendu de témoignages sur une quelconque fille ayant pleuré ou interrompu volontairement la séance sous le coup de la douleur. Mieux valait même mourir dans les bras de la tatoueuse que d’agir de la sorte parce que c’était une question d’honneur», clame la dame. Le tatouage se fait avec la présence de la tante paternelle de la fille qui s’asseyait à même le sol à côté de la tatoueuse. Cette dernière tapotait ainsi légèrement la poitrine de la jeune fille pour lui insuffler la force nécessaire pour endurer l’épreuve pouvant aller jusqu’à 30 minutes.
Les bienfaits thérapeutiques
Le tatouage a aussi des vertus thérapeutiques. Il aurait des bienfaits thérapeutiques lorsqu’il concerne la gencive supérieure.  «Il rend les dents solides et plus blanches, procure une bonne haleine et prévient le saignement de la gencive», soutient la dame Sow  à ce propos.
Une étude menée par un groupe de cinq  spécialistes en odontologie et stomatologie  sénégalais révèle une tendance nette sur le plan épidémiologique à la réduction des manifestations cliniques de l’inflammation gingivale, en particulier le saignement.
L’enquête a concerné un échantillon de 67 femmes. Au sein de ce groupe, il  y a 30 non tatouées. « 51,9% des gencives tatouées sont indemnes d’inflammation cliniquement décelable contre 40% des gencives de femmes témoins. Dans ce groupe, 68% présentent une inflammation de légère à modérée de la gencive contre 29,6% pour le groupe de femmes ayant une gencive tatouée», selon les auteurs de l’étude. Si l’on se réfère aux résultats de l’étude publiée en 2006,  la gencive tatouée ne montre pas de différence significative avec une gencive naturellement pigmentée ou rose. 
A propos du choix du maxillaire «visible lorsqu’on sourit» au détriment de la gencive mandibulaire, l’étude justifie en même temps cette préférence par l’insupportable douleur provoquée par le tatouage au niveau de la gencive mandibulaire qui est moins épaisse.
 Au sein de  la communauté Peulh, le tatouage intéresse aussi bien la gencive maxillaire que le contour de la bouche, jusqu’au menton. «Chez-nous, le tatouage revêt les mêmes fonctions esthétiques et de bien-être que pour les autres communautés», informe Mademba Thiam.
Pour disséquer cette particularité chez cette communauté, le quinquagénaire se fonde sur «des récits ancestraux». «Les Peuls ont, contrairement aux autres communautés, le teint clair. Le tatouage du pourtour de la bouche donne ainsi un contraste entre le visage, la bouche et les dents. Le sourire est un élément incontournable d’appréciation de la beauté chez la femme», a-t-il avancé. M. Thiam  reconnaît toutefois une régression de la pratique  chez les Peuls.
Le temps de la modernisation sans douleur 
A Rufisque, un dentiste utilise des procédés plus tolérés. Il modernise le tatouage au grand bonheur des dames. Dans son cabinet, il reçoit celles qui ne supportent pas la douleur et qui se soucient des conditions d’hygiène. 
«Celles qui le font ont moins de problèmes gingivaux que les autres», fait-il remarquer. Requérant l’anonymat pour «ne pas donner l’impression de préconiser le tatouage gingival», l’homme de l’art d’assimiler cependant, en termes de vertu thérapeutique, la pratique «au curetage parodontal». Lequel procédé clinique vise, d’après son propos, «à nettoyer en faisant sortir le sang mort de la gencive».
Ici, la zone concernée est mise sous anesthésie. Les aiguilles sont stérilisées. Les praticiens portent des gants et un masque. Tout est fait pour éviter les infections. Les clientes comme Matel Diongue sont prêtes à payer à condition qu’elles soient protégées contre les infections.  
  «On paye 5 000 francs CFA, à savoir dix fois plus que pour la méthode traditionnelle, mais c’est ça l’idéal pour un tatouage sans douleur et sans risque», commente-t-elle.
C’est une aubaine pour la tatoueuse Bineta Kénémé. Ses revenus ont entre-temps considérablement  augmenté. «Tous les vendredis, je reçois  en moyenne cinq opérations dans un cabinet. Les revenus de mes prestations sont partagés à part égale », fait-elle savoir. Une séance est facturée entre 5.000 francs CFA et 10.000 francs CFA. Bineta Kénémé gagne mieux que celles qui lui ont transmis les ficelles du métier. Mais elle nourrit des regrets. Elle ne contribuera pas à assurer la transmission et la perpétuation de cette science héritée de sa lignée maternelle. «Aucune de mes filles ne s’intéresse à cette science héritée de ma lignée maternelle», a-t-elle affirmé. Pourtant dans les rues, certains croient que le métier va survivre malgré tout. 
« Bien que n’étant plus une obligation sociale, le tatouage a encore de beaux jours devant lui», a estimé Abdoul Faye, un quinquagénaire appréciant particulièrement cette «facette féminine».
Ce que dit la religion
Le tatouage de la gencive appelé «diamou» est interdit par l’islam. Malgré qu’elle soit une pratique qui se faisait avant sa révélation par le prophète Mohamed (Psl), elle n’est pas «totalement » acceptée par la religion.
D'après Iman Kanté, on peut faire recours à cette pratique si et seulement si la personne a un problème lié à la santé (gencive, dentaire etc…).  Donc, seul l’aspect sanitaire est accepté, toléré par l’Islam.
Cependant si la personne veut se tatouer la gencive, le menton  juste pour son aspect esthétique ( avoir un bon sourire , de belles dents , …) , la religion l’interdit formellement. Car, selon l’homme religieux, cela équivaut à se tresser avec des mèches et ou se dépigmenter. 
Auteur: Absa DIONGUE (Stagiaire)
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Comments

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    il y a 2 ans

    Yeufou doff lawone

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    il y a 2 ans

    c'est trés jolie, je connais une fille qui a ça mais elle a un sourire ravageur, je suis fou d'elle à chaque fois qu'elle sourit

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    Gorge il y a 2 ans

    Tout ce qui ne vient pas de l'occident,  yeuffou doff là,  vous êtes inculte. Ces pratiques doivent être gardées dans notre patrimoine 

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    AHBON il y a 2 ans

    cest quand le sida est apparu les gens ont eu peur car le gouvernement avait tres mal vehicule les causes du Sida.. Je me souviens certains meme refusait de se serrer la main , raison pour laquelle au Congo le pays ou je suis nee de parents senegalais ils ont commence a faire les coups de tete pour se saluer. Au senegal on avait mal vehicule les causes.. meme bo sakhatone sakh .. niit yi dow.. si tu maigrissais niounane dafa amm SIDA. Tout cela a engendre des consequences sur pleines de choses y compris le TATOUAGE.. ( diamou).. car mes grandmeres avaient tous ete des femmes Pular qui ont fait ce tatouage aux levres, front etc..  il faut garder nos cultures.

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    il y a 2 ans

    C'est vrai que c'est pas complètement compatible avec l'islam. Mais l'islam s'accomode avec la culture c'est pas un probleme nak  Ma grand-mère a fait le tupungal elle était tellement belle, si j'ai une fille j'aimerais qu'elle le fasse aussi mais je ne suis pas seul a decider    C'est un bon article meme si il pouvait etre plus approfondi, merci seneweb

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    reply_author il y a 2 ans

    Ou de l'arabe.

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    reply_author il y a 2 ans

    Yawmi ya dof ,sale idiot

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    reply_author il y a 2 ans

    Yawmi ya dof ,sale idiot

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    reply_author il y a 2 ans

    Yawmi ya dof ,sale idiot

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    reply_author il y a 2 ans

    Yawmi ya dof ,sale idiot

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    reply_author il y a 2 ans

    Et pourtant dans le fouta profond cela se fait toujours.  Et ,constat : les maux de dents sont plutôt rares. M'enfin, chacun sa culture. 

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    il y a 2 ans

    Les gencives ça passe, mais la bouche et le pourtour c'est vraiment pas beau. Il vaut mieux utiliser  un colorant ou du maquillage.

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    il y a 2 ans

    Les filles de maintenant préfèrent ressembler à des toubab. Khessal, cheveux naturels, ressembler à une gouache avec  une bonne couche de  maquillage c'est plus chic. selon certaines,  diamou yeufou sèèr leu.

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    reply_author il y a 2 ans

    Il existe des RAL bleus et noirs. C'est super joli  sur les femmes afro-descendantes et mieux que le tatouage.

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    Mayna layne il y a 2 ans

    je n'ai jamais fait ça et je le ferais never!je doute que c beau et ça doit faire du mal à nos pauvres gencives!!c comme si on forcer les hommes(ou femmes)d'aller à côté d'un serpent et d'y rester jusqu'à qu'il nous morde et qu'il faut rester en vie!!bref voila;peut-être que c beau mais moi je suis pas sure..

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    reply_author il y a 2 ans

    "..la religion l’interdit formellement. Car, selon l’homme religieux, cela équivaut à se tresser avec des mèches et ou se dépigmenter.   " va le dire au presi et a tous ces serignes aux femmes xessalisee aux cheveu natürels. Quand c' est importe, on accepte quand c' est notre culture, afairou dof.. de vrais negres -(dans le sens originel) ces africains lobotises

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    reply_author il y a 2 ans

    "..la religion l’interdit formellement. Car, selon l’homme religieux, cela équivaut à se tresser avec des mèches et ou se dépigmenter.   " va le dire au presi et a tous ces serignes aux femmes xessalisee aux cheveu natürels. Quand c' est importe, on accepte quand c' est notre culture, afairou dof.. de vrais negres -(dans le sens originel) ces africains lobotises

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    Hawma il y a 2 ans

    Mayna Lyane yawe vrai con kene hamoule sa raisonnement bi.diogeule tchi sabope 

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    Mayna layne il y a 2 ans

    hawma c toi la conne!!sale pute!!j'ai pas le droit d'avoir mon avis c ça!!ferme ta gl!!au lieu de m'insulter parle du sujet pétasse!!!👊

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    nique ta mère ah non!!t'en a p il y a 2 ans

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    il y a 2 ans

    B­o­­­n­j­o­­­u­r, j­­e m'a­­p­­­p­­e­­lle Alisa, j'ai 21 ans) Dé­­bu­­­t du mo­­­dèle S­­E­­­X­­­E 18+) J'a­­ime êt­­­re photo­­grap­hiée n­u­­­e) Veuil­lez noter me­s phot­­os à l'adr­­esse su­iva­­nte --- W­­W­W­­­.­­­X­­­2­1.­­F­U­­N

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    il y a 2 ans

    B­o­­­n­j­­­o­­u­­­r, j­­e m'a­­p­­p­­­e­lle Alisia, j'ai 21 a­­­ns) Dé­­bu­­­t du mo­dè­­­le S­­­E­X­E 18+) J'a­ime êt­­re pho­­to­­grap­­hi­­­ée n­­­u­­e) V­­­e­u­i­­l­­lez no­ter me­­­s phot­os à l'adr­­esse su­­­i­­­va­­­nte ->>> W­­­W­­W­.­­­X­­­2­­1.­­­F­U­N id06666197

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