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Violences sexuelles au Sénégal : le danger vient souvent du conjoint (chiffres)

Auteur: Yande Diop

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Violences sexuelles au Sénégal : le danger vient souvent du conjoint (chiffres)

Les violences basées sur le genre (VBG) demeurent une réalité alarmante au Sénégal, et les chiffres concernant les violences sexuelles sont particulièrement préoccupants. Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS-2017), 8 % des femmes âgées de 15 à 49 ans déclarent avoir subi des violences sexuelles au cours de leur vie. Plus alarmant encore, 62 % de ces actes sont attribués au mari ou au partenaire actuel.Ces données révèlent une vérité troublante : le danger ne vient pas uniquement de l’espace public, mais souvent du cercle intime, là où les victimes devraient se sentir en sécurité. 

Abdoulaye Ndione, psychologue à la Direction de la Santé des Adolescents, souligne la gravité de cette crise silencieuse : « Le foyer, censé être un espace de protection, devient pour beaucoup de femmes un lieu de traumatisme. Ces violences sexuelles répétées laissent des séquelles psychologiques profondes, compromettant l’équilibre mental, l’estime de soi et la capacité des victimes à se projeter dans l’avenir. » 

Il ajoute : « Les conséquences sanitaires sont multiples : troubles psychologiques, grossesses non désirées, infections sexuellement transmissibles, blessures physiques et isolement social. En Afrique subsaharienne, les VBG constituent d’ailleurs une cause majeure de mortalité maternelle, avec un ratio de 500 décès pour 100 000 naissances vivantes. »

La pandémie de COVID-19 a aggravé cette situation. Les restrictions et le confinement ont entraîné une hausse significative des violences conjugales. 

Selon l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), la proportion de femmes victimes de violences est passée de 43,8 % avant la crise sanitaire à 56,2 % pendant la pandémie.Face à cette réalité, les experts appellent à renforcer les mécanismes de prévention et de protection. Pour Abdoulaye Ndione, les priorités sont claires : « Il faut briser le silence, déconstruire les normes sociales qui banalisent ces violences et garantir aux victimes un accompagnement psychologique et médical adapté. »

Auteur: Yande Diop

Commentaires (1)

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    juge il y a 2 heures

    la violence conjugale est plus excercée chez les hommes que chez les femmes

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