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AFROBAROMETRE - Enquête nationale sur la gouvernance politique et économique : En trois ans, la confiance à Wade enregistre une baisse de 14%

Auteur: Soro DIOP

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Hier, s’est tenue, au Cesag, en présence du ministre d’Etat auprès du président de la République, Serigne Diop, une séance de présentation des résultats d’une enquête nationale du réseau Afrobaromètre, qui se consacre à la recherche dans 18 pays africains. Dans un document de synthèse présenté, hier, par les chercheurs-universitaires sénégalais, et portant sur la gouvernance politique, notamment sur l’aspect relatif à la confiance aux institutions, il est établi qu’entre l’enquête effectuée en 2002 et celle réalisée entre septembre/octobre 2005, le degré de confiance des citoyens accordée au Président Wade s’est sensiblement érodé.

L’enquête nationale réalisée par Afrobaromètre sur un échantillon de 1 200 personnes âgées de 18 ans et plus et tenant compte d’un équilibre numérique homme/femme, les chercheurs sénégalais ont défloré les résultats de leur travail effectué entre septembre et octobre 2005. Trois ans donc, après la publication de leur enquête. La «synthèse des principaux résultats» de cette enquête nationale comprend un volet consacré à «la confiance aux institutions». Sur cet aspect justement, le document de Afrobaromètre indique que «le degré de confiance des citoyens est plus élevé à l’égard des institutions suivantes et par ordre : les Forces Armées et de Sécurité (Police) : 77% et 70%, puis le président de la République : 59% et la Justice : 58%». Seulement, le fait remarquable, à ce niveau, c’est que, «comparativement à l’enquête de 2002, la confiance accordée au Président enregistre une baisse de 14%, tandis que celle accordée à l’Armée reste stable». A certaines institutions, les citoyens sénégalais accordent une moindre confiance. Elles sont, dans l’ordre, «les partis d’opposition (28%), la presse écrite publique et privée (29% et 31%), l’Assemblée nationale et la Cena (39% et 37%)». La hausse appréciable de confiance que la Police a enregistrée s’explique, selon Afrobaromètre, par «le concept de police de proximité» et (…) l’accroissement de ses moyens d’intervention».

PROGRES DE LA CITOYENNETE

«La participation politique» a été mesurée à travers une question : «Pour chacun des actes suivants, pouvez-vous donner votre attitude au cours des 12 derniers mois passés ?-Participer à une marche de protestation, s’unir à d’autres pour soulever un problème, participer à une réunion de la Communauté.» Les réponses à cette question montrent que les marches de protestation n’ont pas bonne cote auprès des citoyens sénégalais, car ils ne sont que 20% à être prêts à y participer. Selon la lecture des enquêteurs de Afrobaromètre, si «la marche de protestation est encore faible», cela pourrait s’expliquer «par le fait qu’une bonne partie de l’échantillon habite le milieu rural où les habitudes de marche ne sont pas encore très ancrées». Par contre, les «citoyens ont été plus enclins à participer aux réunions de la Communauté et à s’unir à d’autres pour soulever un problème (39% et 37%», même si, par ailleurs, «il y a une certaine progression dans la participation politique des citoyens».

Sur l’aspect relatif au «contrôle citoyen», si le président de la République a enregistré une baisse de confiance auprès des Sénégalais, il peut tout de même se consoler, car pour près de 70%, il fait partie des personnalités qui se sont acquittées de leurs devoirs au cours des 12 derniers mois avant cette dernière enquête. Après lui, «viennent les élus locaux (Conseillers régionaux, municipaux et ruraux avec 47% soit près de la moitié des Sénégalais et enfin les députés avec environ 37%».

Afrobaromètre s’est également intéressé au baromètre des «attitudes citoyennes» à travers une question soumise aux 1 200 personnes de l’échantillon. En effet, à la question de savoir ce qu’elles feraient pour sortir de situations si des agents électoraux soustraient leur nom sur la liste électorale ou s’ils suspectent un enseignant ou agent de santé de vol, «les réponses montrent qu’un début de comportement citoyen est en train de s’installer progressivement». En effet, relève Afrobaromètre, il y a une variation entre 45% et 60% dans les réponses.

Sur les aspects relatifs, respectivement au «pouvoir de sanction de la carte électorale» et «les identités», les résultats de l’enquête établissent que la citoyenneté fait des pas de géant au Sénégal. En effet, «55% des Sénégalais sont aujourd’hui conscients de la carte électorale en tant que modalité de sanction de leurs élus». Ce résultat découle d’une prise de conscience favorisée par l’alternance politique survenue en mars 2000, estime Afrobaromètre. Quant à la question des identités, contrairement à l’enquête de 2002, celle de 2005 a révélé que 49% des Sénégalais «s’identifient aujourd’hui en tant qu’appartenant d’abord au Sénégal avant de s’identifier à un quelconque groupe».

Auteur: Soro DIOP
Publié le: Mardi 30 Mai 2006

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