L'affaire débute par l'exploitation d'un renseignement reçu par la section de recherches de Kaolack faisant état de l'existence d'un réseau de proxénétisme à Karang. Ce réseau était dirigé par une ressortissante nigériane en collaboration avec un Sénégalais.

C'est ainsi que la SR a mis en place un dispositif de surveillance et d'interpellation, pour mettre fin aux activités criminelles de cette organisation, selon des sources de Seneweb proches du parquet.

L'enquête a permis de découvrir le mode opératoire des trafiquants. Les deux proxénètes faisaient venir de jeunes Nigérianes par voie terrestre, en leur promettant du travail au Sénégal. À leur arrivée, les filles séjournaient de façon irrégulière sur le territoire sénégalais. L'objectif initial du voyage était alors détourné. Bernées par leurs recruteurs, elles se retrouvaient piégées. Elles étaient obligées de se livrer à la prostitution afin de verser un montant journalier à la dame qui les avait recrutées.

Les victimes vivaient dans des taudis aménagés à quelques encablures de la frontière sénégalo-gambienne, dans des conditions déplorables.

Le vendredi 5 décembre 2025, vers 7 h, une descente musclée de la SR a été menée sur les lieux, avec l'appui de l'escadron de surveillance et d'intervention de Sokone. Douze personnes ont été interpellées, dont un Sénégalais et onze ressortissantes nigérianes. La perquisition des lieux a permis de retrouver un seau rempli de préservatifs et des carnets sanitaires, preuves matérielles de l'activité de prostitution organisée.

Une véritable entreprise criminelle

L'enquête a révélé l'ampleur de l'organisation mise en place. La Nigériane et le Sénégalais avaient créé une véritable entreprise de prostitution. Ils avaient loué un terrain nu à raison de 25 000 F CFA le mois. Ils y avaient érigé cinq cabanes de 2,25 m² chacune. Ces espaces exigus servaient de lieux de vie et de travail pour les dix jeunes Nigérianes en situation de détresse. Les trafiquants profitaient d'elles et se partageaient les recettes de la prostitution qu'elles étaient contraintes de mener.

Les douze suspects ont été arrêtés pour association de malfaiteurs, trafic et traite de personnes, séjour irrégulier de migrants, proxénétisme et racolage sur la voie publique, selon des sources de Seneweb.

Au terme de l'enquête menée par la section de recherches de Kaolack, les douze suspects ont été déférés ce mardi 9 décembre au tribunal de grande instance de Fatick.