Crise économique : Madana Kane présente le PARÉ comme réponse urgente pour relancer l’économie Sénégalaise
Face à la crise économique et financière que traverse le Sénégal, l’économiste et leader du parti Startup Dundu, Madana Kane a présenté ce lundi 15 décembre, le Programme d’Accélération du Redressement Économique (PARÉ), qu’il décrit comme une réponse urgente et structurée aux difficultés actuelles du pays.
Selon lui, cette initiative vise avant tout à apporter une contribution politique et technique au débat économique national tout en proposant une trajectoire claire pour sortir le Sénégal de ce qu’il qualifie de situation "difficile, voire catastrophique" sur les plans économique et financier.
"Ce programme est extrêmement important car il répond à la situation économique et financière que vit le pays. En tant que parti politique, il était de notre responsabilité d’apporter des solutions et de tracer une voie crédible pour le redressement", a-t-il expliqué.
Un programme en deux volets pour relancer et assainir l’économie
Le PARÉ repose sur deux axes majeurs. Le premier est dédié à la relance de l’économie tandis que le second concerne le redressement des comptes publics.
"Le PARÉ comporte deux volets : la relance de l’économie et le redressement des finances publiques",a précisé Madana Kane lors de la présentation.
Concrètement, le programme s’articule autour de 38 mesures, dont 20 destinées à la relance économique axées sur la production, l’emploi et la consommation et 18 mesures consacrées à l’assainissement des finances publiques. Ces dernières portent notamment sur le recalibrage du rôle de l’État, la rationalisation du secteur parapublic, l’ingénierie financière pour mobiliser de nouvelles ressources ainsi que la diplomatie financière internationale.
Une approche différente du plan gouvernemental PRESS
Interrogé sur le Plan de Redressement Économique et Social du Sénégal (PRESS) l'économiste estime que celui-ci ne constitue pas une véritable politique de relance.
"Le PRESS est essentiellement un programme de redressement des comptes publics. Il permet à l’État de fonctionner et d’équilibrer son budget mais ce n’est pas un plan de relance économique", a-t-il soutenu.
À l’inverse, le PARÉ se veut plus ambitieux en combinant relance de l’économie réelle et assainissement budgétaire.
"Nous allons au-delà de ce qui a été fait en proposant un chemin plus large et plus structuré pour relancer l’économie, ce qui permettra également de redresser les comptes publics", a-t-il affirmé.
Faisabilité et financement du PARÉ
L'ancien directeur général de la banque Islamique assure que la faisabilité du programme est clairement établie. Chaque mesure proposée est accompagnée d’indications sur sa mise en œuvre et sur les gains attendus, tant sur le plan budgétaire qu’économique.
Concernant le financement, il évoque plusieurs leviers : optimisation des ressources existantes, arbitrages budgétaires, recours à des financements innovants et renforcement de la diplomatie financière.
Relations avec le FMI : réalisme et pragmatisme
Abordant les discussions entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI), Madana Kane appelle à une approche réaliste et pragmatique.
"Il ne s’agit pas de proposer quoi que ce soit au FMI, mais que chaque partie joue son rôle. L’État doit être réaliste sur la soutenabilité de sa dette et le FMI doit accompagner les États", a-t-il déclaré.
Selon lui, reconnaître les difficultés économiques est une condition essentielle pour prendre les bonnes décisions.
"Quand on est malade, il faut reconnaître qu’on est malade pour pouvoir se soigner", a-t-il illustré.
Le leader du parti Dundu insiste également sur l’importance stratégique du FMI, soulignant que l’appréciation de cette institution influence fortement la confiance des partenaires financiers et des investisseurs.
Un message aux investisseurs et aux autorités
Madana Kane estime enfin que certaines déclarations politiques peuvent inquiéter les marchés car ces derniers réagissent avant tout à l’information et à la cohérence des positions entre l’État et ses partenaires internationaux.
"Lorsqu’il y a une divergence perçue entre l’État et le FMI, le marché devient prudent", a-t-il expliqué, appelant à une meilleure coordination et à une diplomatie financière plus fine.
Au yeux de l'expert en économie,la souveraineté économique est un objectif à construire dans le temps et ne saurait se décréter sans stratégie ni pragmatisme.
Commentaires (10)
Qu'il sache qu'on le connait.
Deficit de 12,8% en 2024 ramené à 7,8% en 2025 et prévu à 5,3% en 2026.
Mon cher Madan qu'est ce que le plan que vous nous proposez est prét à faire au delà de ces éfforts qui relève vraiment du pragmatisme et d'un engagement patriotique.
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