Fii Sénégal 2025 : la transparence à l’épreuve du suivi (Thierno Bocoum)
Le président du mouvement Agir les leaders Thierno Bocoum s’est exprimé sur le forum in Invest Sénégal (FII Sénégal), soulignant ainsi une ‘’propagande des chiffres’’.
«Le chiffre impressionne avec 13 211 milliards FCFA d’engagements d’investissement, 51 accords signés et 11 772 participants venus de 70 pays. À première vue, le FII Sénégal 2025 a tenu toutes ses promesses de prestige et de visibilité», affirme-t-il, notant, ainsi une propagande des partisans du pouvoir.
Mais, selon lui, «contrairement à cette propagande, ces chiffres annoncés ne représentent pas des fonds versés dans les caisses de l’État. Ils traduisent un volume global de promesses, de protocoles d’accords et de lettres d’intention qui témoignent d’un intérêt pour le Sénégal».
«Ce montant illustre davantage la confiance que la création de richesse. Il mesure un potentiel et non une exécution», ajoute-t-il.
M. Bocoum a souligné que les 51 accords signés en marge du FII Sénégal constituent la part concrète, la portion juridiquement actée d’un ensemble encore largement déclaratif.
Il a indiqué que ces accords, qui doivent franchir les étapes de contractualisation, de budgétisation et de décaissement effectif, intègrent des conventions de financement, des partenariats public-privé et des protocoles d’intention.
Pour le leader du mouvement Agir, le véritable enjeu n’est pas dans la proclamation mais dans la traçabilité publique des engagements, la publication de la liste nominative des accords, la précision des montants, des échéanciers et des contreparties, l’intégration dans les documents budgétaires et la mise en place d’un tableau de bord numérique permettant aux citoyens de suivre l’avancement des projets.
L’ancien militant de Rewmi a indiqué qu’à travers le site officiel du forum, il est possible d’informer avec clarté, exhaustivité et transparence. La logique serait donc pour M. Bocoum d’en faire une ‘’plateforme permanente de suivi public, un observatoire numérique des investissements et de leurs retombées concrètes’’. «Cette continuité naturelle permettrait de passer d’une communication événementielle à une gouvernance mesurable», a-t-il dit.
Thierno Bocoum a également signalé que le Premier ministre avait promis, à la suite du Plan de Redressement Économique et Social (PRES), la publication d’un document-Vision, un support, qui devait expliciter la démarche du gouvernement, ses priorités et son architecture stratégique, et rendu public le même jour que le plan. Chose qui n’a jamais été faite, a-t-il clamé. Une absence qui selon lui illustre un ‘’problème de transparence et de vision claire’’.
«Le pouvoir excelle dans la présentation et l’annonce mais se dérobe au moment du suivi et de la reddition. Les podiums remplacent les bilans, les chiffres supplantent la méthode, et la politique s’éloigne du contrôle public», argue-t-il.
Il conclut : «L’heure est venue d’éclairer les chiffres par les faits. La crédibilité se mesurera à la transparence du suivi et à la publication des résultats».
Commentaires (12)
Pourtant, Diomaye Faye est la clé de voûte des institutions. C’est lui, et lui seul, qui détient le pouvoir de nomination aux postes civils et militaires. À ce titre, il ne peut pas rester spectateur pendant que son Premier ministre brouille les lignes et affaiblit son autorité.
Il doit agir et se séparer de ce Premier ministre devenu encombrant. Comme l’a si bien dit Sory Kaba, « Diomaye creuse pour trouver de l’eau, et Sonko enterre ce qu’il creuse ». Tant que cette dualité persiste, l’action gouvernementale restera stérile. Le Sénégal n’a pas besoin de deux capitaines : il a besoin d’un président qui décide.
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