Concours ENA : Les arabophones réclament la réouverture du concours professionnel et l'augmentation de leur quota
Après ses courriers restés sans réponse et le délai de grâce accordé au nouveau gouvernement, le Mouvement des arabophones du Sénégal (MAS), lors d'une réunion, a rappelé son engagement pour le développement harmonieux du Sénégal et demandé l'organisation d'assises nationales arabo-islamiques, à l'instar des celles des Daaras. Des assises qui, selon le coordonnateur Souleymane Gadiaga, visent à évaluer l’enseignement arabo-islamique pour mieux comprendre les problèmes et proposer des solutions appropriées.
En attendant d’avoir une université arabo-islamique, qui est une vieille doléance, le MAS insiste sur la nécessité d'ouvrir des départements d'arabe dans toutes les universités publiques du Sénégal pour promouvoir la langue arabe et la culture islamique, l’ouverture d’un département d’arabe au SEFS/UGB, à l’instar de la FASTEF.
Souleymane Gadiaga et ses camarades appellent également les autorités à permettre aux arabophones d'accéder aux formations professionnelles qualifiantes, afin de servir l’État avec transparence, compétence et esprit de responsabilité.
Ils demandent aussi l'augmentation du quota des arabophones au concours de l'École nationale d'administration (ENA) et la réouverture du concours professionnel aux arabophones.
Le MAS, qui renouvelle son engagement pour la promotion des droits et intérêts des arabophones, dénonce l'absence de prise en compte de leurs préoccupations par les institutions compétentes. Il lance un appel solennel à tous les arabophones, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, pour s’unir et renforcer leur cohésion autour des causes essentielles, dans l’intérêt supérieur de la communauté et pour la dignité, la souveraineté intellectuelle et morale du Sénégal.
Pour rappel, le MAS est un cadre qui milite pour la prise en charge des problèmes des arabophones et œuvre pour leur insertion professionnelle, l'amélioration de leurs conditions de vie...
Commentaires (26)
Docteur Djim Drame en est un exemple.
Allez apprendre le français.
La langue officielle du Sénégal est toujours le français.
Il y a (ou il y avait) un département (ou une UFR) d’arabe à l’Université de Dakar. Ceux qui y étudient ou y enseignent ont obtenu le même baccalauréat que celui délivré à l’issue d’un cursus dans n’importe quel lycée du Senegal. Ils possèdent le même niveau de maîtrise du français que n’importe quel étudiant ou enseignant des départements d’anglais, d’espagnol, d’histoire ou d’autres disciplines.
Eux, sont parfaitement capables de faire le travail dont tu parles, sans avoir besoin de ce passe-droit que réclament ces arabisants auteur de ce texte que publie Seneweb et qui sont dans le meilleur des cas, formés, entre guillemets, dans les “universités” du Caire ou d’Arabie Saoudite. Ces universités ne valent souvent rien.
J’ai moi-même enseigné les mathématiques en Arabie saoudite. Mes collègues étaient des Européens qui, pour la plupart, n’avaient même pas de doctorat. J’y suis resté un an avant de partir, car le niveau était beaucoup trop bas. C'est la seule raison qui m'a fait partir. Car plus j'y restais, plus je risquais de ne plus pouvoir me reinserer dans une vraie universite. Et pourtant, j’étais très bien payé, logé gratuitement et totalement exonéré d’impôts. C’était une “vraie” université, sur le papier du moins. Mais ca ne valait rien, a fortiori ces universites d'arabisants...
Je doute donc sérieusement de la qualité des institutions de ces pays où vont se former certains de nos arabisants. D’ailleurs, ils sont si peu rigoureux que lorsque j’ai démissionné, ils ont continué à me verser mon salaire pendant douze mois, en m’envoyant chaque mois un courriel : “Professeur, quand est-ce que vous revenez ?” Je ne répondais même pas.
Il serait tout simplement inimaginable dans un pays européen qu’on démissionne en bonne et due forme et qu’on continue de percevoir son salaire. C’est dire le manque de rigueur de ces gens… Si j'avais un pouvoir de decision au Senegal, je ne mettrais pas l'administration aux mains de jeunes formés dans ces soi-disant universités sans m'etre serieusement assure de leur niveau.
À ceux qui méprisent les arabisants, il suffit de se rendre à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour constater leur rôle déterminant. À la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, le Département d’Arabe s’impose comme un pilier incontournable : il est impossible de parler de cette faculté sans mentionner la langue arabe et ceux qui la portent. Voilà un témoignage concret qui devrait suffire à dissiper toute vision dévalorisante.
Comparer la langue arabe aux langues étrangères relève d’une obsession et d’un faux parallèle. L’arabe au Sénégal n’est pas une langue importée parmi d’autres : elle est profondément enracinée dans la société par sa dimension religieuse, sociale et culturelle. Contrairement à l’anglais, par exemple, qui peut avoir un poids économique ou diplomatique, l’arabe touche au cœur même de l’identité nationale et spirituelle.
Ainsi, les arabisants ne sont pas inférieurs aux autres élites : ils constituent, au contraire, une composante essentielle de l’édifice national. Les marginaliser, c’est appauvrir le pays et renoncer à une richesse humaine et intellectuelle inestimable.
Je suis moi-même arabophone, et je parle l’arabe aussi bien que le français. Je maîtrise également d’autres langues comme l’anglais. Pourtant, je vois souvent des personnes qui osent comparer l’arabe à l’anglais alors qu’elles ne sont même pas capables d’aligner une phrase correcte en arabe, ni parfois en français.
Les arabophones, eux, possèdent cette richesse linguistique multiple : l’arabe, langue de leur culture et de leur foi ; le français, langue officielle et académique ; et souvent l’anglais, langue de communication internationale. Cette polyvalence prouve que nous ne sommes pas en retard, mais bien en avance, et que nous incarnons une ouverture intellectuelle indispensable pour l’avenir du Sénégal.
A mon avis, tu fais hors-sujet. Beaucoup, dans ce débat, ont souligné l’existence d’une filière classique en arabe à l’Université de Dakar. Lá n'est donc pas le débat surtout que personne n'a dit que ces gens-là ne maîtrisent pas le français.
Ce contre quoi certains semblent s’élever, c’est l’instauration d’un quota réservé à ceux qui ne sont pas passés par ces filières classiques de formation, mais qui viennent plutôt du secteur des daaras et de formations à dominante théologique. Ces formations leur permettent, je suppose, d'exceller dans ces domaines, mais ne les préparent pas à une maîtrise suffisante de la langue française, qui reste la langue de travail de notre administration.
On ne doit intégrer dans notre administration, de arabisants sans formation classique en francais, pas plus qu'on ne saurait le faire, par exemple, pour des Sénégalais nés en Angleterre, en Espagne, en Allemagne ou en Italie, qui maîtrisent parfaitement les langues de ces pays respectifs, y ont étudié l’administration avec des principes de fonctionnement différents du nôtre et qui mais qui auraient une maîtrise insuffisante du français.
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