Au Texas, une patrouille traque la police de Trump pour aider les immigrés
Dès l'aube, après les salutations d'usage, cette Américaine d'origine mexicaine, à la tête de l'association Alianza Latina Internacional, pose la question fatidique sur la situation dans les rues de Houston, la grande ville du Texas, la quatrième la plus peuplée des Etats-Unis.
"On poste les emojis d'un glaçon à côté de celui d'un policier en demandant aux gens de nous aider en signalant" où ils se trouvent, explique la notaire de 62 ans née dans cet Etat du sud, qui compte d'importantes communautés originaires d'Amérique latine.
Le policier et le glaçon, une référence à la police fédérale de l'immigration appelée ICE, un acronyme qui correspond au mot "glace" en anglais. Depuis des semaines, ses agents plutôt costauds et masqués suscitent la terreur au sein des communautés latinos du pays, avec des arrestations massives, parfois très violentes. Des images qui font le tour des réseaux sociaux.
Le président Donald Trump dénonce régulièrement la présence d'immigrés qu'il qualifie d'"illégaux" voire de "criminels". Selon les ONG de défense des droits humains toutefois, la grande majorité des personnes détenues dans les centres de rétention n'ont aucun antécédent judiciaire.
Ces organisations accusent ICE de se livrer à des contrôles au faciès, en menant des descentes dans des lieux fréquentés essentiellement par des Latinos et visant des personnes à l'apparence latino-américaine.
Les abonnés de Martina Grifaldo lui envoient régulièrement des vidéos filmées avec leurs téléphones, montrant des hommes parfois sans uniforme ni mandat d'arrêt.
"Chaque fois qu'on voit comme ils les traitent, on est un peu terrorisés, car ça pourrait nous arriver à tout moment", confie Francisco Mendoza, un plombier d'origine mexicaine de 57 ans, engagé auprès de la même association Alianza Latina Internacional.
En juillet, l'ONG Human Rights Watch avait accusé les autorités américaines de traiter "de manière dégradante et déshumanisante" les personnes détenues dans les centres de rétention, parlant de "conditions qui constituent une violation flagrante des normes internationales en matière de droits humains".
En ce jour de septembre, Francisco Mendoza accompagne en camionnette Martina Grifaldo pour sillonner les routes, où ils tombent parfois sur des véhicules paraissant abandonnés et qui se révèlent appartenir à des personnes arrêtées.
Sous leur casquette jaune et orange fluo, les deux acolytes gardent aussi un oeil sur les messages qu'ils reçoivent. L'un d'entre eux vient d'employés d'un restaurant qui les invitent à manger un morceau pour les remercier.
C'est dans ce restaurant que travaille Elizabeth, une Salvadorienne de 35 ans qui se bat pour régulariser sa situation aux Etats-Unis, où elle est arrivée il y a dix ans avec son fils et sa mère.
"Je leur tire mon chapeau, car ils prennent des risques pour nous. Grâce à eux, on reste informés. Je m'occupe de ma mère qui est malade, imaginez qu'elle m'attende et que je ne rentre pas à la maison", raconte-t-elle, en servant des encas à Martina Grifaldo et Francisco Mendoza.
Ce dernier confie avoir "le coeur brisé": "On vivait plus ou moins en paix, on travaillait, on payait nos impôts".
Car, rappelle-t-il, aux Etats-Unis, "les sans-papiers paient beaucoup d'impôts, qui sont reversés à différents services de l'Etat, et on ne reçoit rien en retour, aucune aide, contrairement à ce qu'ils disent".
La patrouille se termine en fin d'après-midi. Martina Grifaldo conclut la journée avec un nouveau message sur Facebook: "C'est difficile mais il faut bien se reposer. Demain est un autre jour où on continuera à résister".
Commentaires (4)
Thiey dokhademe rek mo soona
Bilahi wakhatiko dokhadem mo sonnou ndeysann
Chacun reste chez et travaille son pays. Diamm né nioy. Kénn dou dérangé kénn.
Iow sa khol mo katte leufeul ndeyomm
Je me demande s'il y a encore des gens qui n'ont pas compris la communication des satanistes pour faire croire aux émigrés qu'ils sont entrain de les aider contre Trump.
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