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Poursuites pénales et coupure de signal des télés : Les éditeurs dénoncent une menace contre la liberté de presse sénégalaise

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cdeps

La presse sénégalaise traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire. En moins de 48 heures, plusieurs décisions autoritaires prises par les autorités ont mis en péril l’existence même des entreprises médiatiques, selon le Conseil des Éditeurs et Diffuseurs de Presse du Sénégal (CDEPS). Dans un communiqué rendu public, l’organisation dénonce une offensive brutale contre la liberté de presse. « Nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre pour préserver notre droit à l’information. La liberté de presse est un pilier essentiel de toute démocratie », a déclaré le secrétaire général du CDEPS.

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de presse, le 3 mai prochain, une grande manifestation symbolique est prévue. Par ailleurs, des démarches sont en cours pour mobiliser la société civile, les organisations de défense des droits humains et la communauté internationale. Le CDEPS appelle les citoyens sénégalais et toutes les forces vives du pays à exiger l’arrêt immédiat de ces pratiques arbitraires et à garantir un environnement médiatique libre, indépendant et prospère.

Selon Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS et signataire du communiqué, la Télédiffusion sénégalaise (TDS-SA) a récemment interrompu ou gravement altéré le signal de quatorze chaînes de télévision locales, invoquant des retards de paiement. Une décision qualifiée de « brutale et inouïe » par le CDEPS, qui déplore l’absence de préavis et l’impossibilité pour les chaînes concernées de faire valoir leurs droits. En outre, plusieurs médias ont reçu des injonctions fermes leur ordonnant de cesser immédiatement leur diffusion pour des motifs de « non-conformité administrative ». Le défaut de « reconnaissance » par l’autorité administrative et politique expose désormais les entreprises de presse à des poursuites pénales, criminalisant ainsi une activité pourtant protégée par la Constitution.

Violation flagrante de la loi et précarisation du secteur

Le CDEPS condamne ces manœuvres qui vont à l’encontre des principes fondamentaux de séparation des pouvoirs et de régulation indépendante des médias, tels qu’inscrits dans la Constitution et le Code de la presse. « Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement en avril 2024, le secteur médiatique est soumis à des pressions sans précédent », dénonce encore l’organisation, qui y voit une tentative manifeste de museler un secteur déjà fragilisé par une précarité économique croissante. Ces mesures coercitives compromettent non seulement l’indépendance des médias, mais aussi leur survie économique.

Pour rappel, en septembre 2024, le CDEPS avait déposé un recours contre l’arrêté instituant la « Commission d’examen et de validation des entreprises de presse ». Ce texte controversé, perçu comme un outil de contrôle politique, n’a jamais reçu de réponse de la part des autorités judiciaires. Pire encore, d’autres violations de la loi continuent d’être constatées, poussant le CDEPS à annoncer de nouveaux recours devant la Cour suprême.

Face à cette situation critique, le CDEPS compte réagir fermement. Une série d’actions est en préparation pour alerter l’opinion publique nationale et internationale.

Auteur: Yandé DIOP
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Comments

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    margo il y a 1 mois

    La liberté de la presse commence par s'acquitter de ses devoirs en payant ses impôts et ses obligations en direction de TDS. Le signal qui vous permet de diffuser et gagner de l'argent à un cout. Dans la liste on retrouve les alimentaires dont le raccord est débranché.

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    sénégalais lambda il y a 1 mois

    CDEPS vous n'intéressez personne. Le temps du chantage est terminé.

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    Alb il y a 1 mois

    Ce vieux doit savoir que le temps de Macky et des magouilles est révolu

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    Patriote il y a 1 mois

    Payez vos obligations et Arrêtez de nous tympaniser . Pourquoi on laisserait des délinquants financiers de votre rang se sucrer sur le dos des sénégalais. C’est le seul secteur dont certains acteurs pensent pouvoir fouler au pied les lois et réglementations du pays et se permettre d’accuser à tout va les autorités…

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    Patriote il y a 1 mois

    Mamadou ibra ne doit plus avoir droit au chapitre puisqu’il n’est plus acteur…

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